De tous les variants du coronavirus, le Delta est sans doute celui qui suscite actuellement le plus d’inquiétude. Au Royaume-Uni, il représente 90% des contaminations et a forcé les autorités à suspendre le déconfinement. Très contagieux, il provoque des symptômes plutôt ordinaires qui lui permettent parfois de passer inaperçu.
Selon Tim Spector, professeur d’épidémiologie génétique au King’s College de Londres, le variant Delta s’apparente à «un gros rhume». A la tête de l’étude Zoe Covid, qui s’attache à définir les symptômes des malades, il décrit des maux de tête, qui arrivent en premier lieu, un mal de gorge, un écoulement nasal et de la fièvre.
Ce, alors même que les signes jugés classiques du Covid-19 sont plutôt la fièvre d’abord, la toux, la perte d’odorat et de goût puis, pour les formes plus sérieuses, les difficultés respiratoires. Dans le cadre du variant Delta, identifié pour la première fois en Inde, la toux n’est que le cinquième symptôme le plus courant et la perte d’odorat ne fait même pas partie du top 10.
Le danger, c’est que «les gens pourraient penser qu’ils ont juste une sorte de rhume saisonnier et continuer à aller à des fêtes», par exemple. Pour Tim Spector, interrogé par le Guardian, il ne fait aucun doute que «cela alimente une grande partie du problème». Surtout que, selon une étude écossaise publiée dans The Lancet lundi 14 juin, le variant Delta semble doubler le risque d’hospitalisation par rapport au variant Alpha (auparavant appelé variant anglais).
«Je pense que le message ici est que si vous êtes jeune et que vous présentez des symptômes plus légers, cela peut simplement ressembler à un mauvais rhume ou à une drôle de sensation… restez à la maison et faites un test», conseille le professeur d’épidémiologie génétique.
