Les victimes, très nombreuses à la lecture du verdict dans le procès des attentats du 13-Novembre, se sont félicitées des peines prononcées.
Un verdict “juste”. C’est le mot qui est revenu dans toutes les bouches des victimes à l’annonce des peines prononcées à l’encontre des 20 accusés dans le procès des attentats du 13-Novembre. “C’est un verdict qui est largement à la hauteur de ce que l’État doit faire pour se protéger de ce genre d’individu”, a salué Olivier Fisher, blessé au Carillon le soir du 13 novembre 2015.
Ce mercredi soir, la cour d’assises spécialement composée pour juger les attaques de Paris et de Saint-Denis a reconnu coupable 19 des 20 accusés de l’ensemble des faits qui leur sont reprochés. La plus lourde peine a été prononcée à l’encontre de Salah Abdeslam, reconnu coupable d’être “co-auteur” des attentats. La cour a prononcé la réclusion criminelle à perpétuité incompressible.
“C’est un message extrêmement clair à l’ensemble des personnes tentées par l’extrémisme radical, lorsqu’elle se mouillent, elles se retrouvent enfermées à vie ou avec des peines correspondant à l’engagement qu’elles ont pu avoir”, poursuit Olivier Fisher.
Le verdict suit largement les peines qui avaient été requises par le parquet national antiterroriste. “Pour nous, ce que déciderait la cour serait la juste peine, elle a décidé l’extrême sévérité, note Philippe Duperron, le président de l’association 13onze15. Je suis convaincu que cette extrême sévérité satisfera une bonne partie des attentes d’un certain nombre de nos adhérents et victimes.” Il appelle à ce que ce verdict ne soir pas synonyme de “vengeance”.
“Cette cour a dit le droit, maintient Samia Maktouf, avocate de parties civiles. C’est un verdict juste, mesuré et surtout un verdict courageux. Il fallait retenir et constater toute la sévérité entre les différents accusés. Je me réjouis que les trois libres puissent retrouver leur famille.”
Des peines de cinq ans d’emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible ont été prononcées à l’encontre des 20 accusés. Trois d’entre eux comparaissaient libres. Leur détention provisoire couvre ainsi la peine prononcée ou ils vont pouvoir bénéficier d’un aménagement de peine. Aucun mandat de dépôt n’a été prononcé à leur encontre.
Avec ce verdict, “la justice vient réparer l’innommable”. “Mais en réparant on ne revient pas en arrière”, prévient Arthur Dénouveaux, le président de l’association Life for Paris, qui assure que les victimes “avaient besoin de se serrer les coudes et d’entendre ce que la justice avait à nous dire pas après 10 mois mais après 6 ans.”
“Je suis très fier du comportement des parties civiles durant tout le procès, souffle Emmanuel, victime des attentats. C’est une page lourde mais salvatrice qui se tourne. Ca me rassure que ce M. Abdeslam après avoir tenté d’éteindre les lumières de la civilisation, il va être éloigné des lumières de la civilisation.”
