Après l’appel à l’aide lancé par la jeune femme sur les réseaux sociaux, le parquet a décidé de faire appel concernant la condamnation à deux ans de prison ferme de Bamdad A., jugé pour viols et agression sexuelle. Sur le plateau de BFMTV ce vendredi matin, elle est revenue sur son histoire.
Mercredi, Bamdad A., chauffeur de taxi, est ressorti libre de la cour d’Assises d’Evry-Courcouronnes. Jugé pour une agression sexuelle et deux viols commis en 2016, cet homme a été déclaré coupable et a été condamné à six ans de prison, dont deux ferme.
Mais Karine, 25 ans, l’une de ses trois victimes, n’a pas supporté cette décision. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, et devenue virale après le relai d’une journaliste du Figaro, elle dénonce l’absence d’emprisonnement.
Invitée sur le plateau de BFMTV ce vendredi matin, la jeune femme est revenue sur son histoire et l’incompréhension suite au jugement.
Au sujet du verdict, Karine s’est indignée:
“Il est plus qu’injuste. On s’est juste effondrées en fait. Quand on a entendu ‘coupable’, on s’est dit ‘ok c’est bon, on est prises au sérieux, on n’a pas fait six ans et tout donné pour rien'”.
La jeune femme explique sur notre antenne avoir envoyé une lettre à la juge il y a quelques années pour lui demander non pas de “cicatriser no peines”, mais de “nous garantir la sécurité”.
C’est pourquoi elle est apparue déçue du résultat.
“Ce n’est pas juste en lui disant tu n’exerceras plus la profession de taxi que c’est bon”.
D’autant que le profil de Bambad A. interroge. En effet, son casier judiciaire fait déjà mention, entre autres, d’une condamnation d’un an avec sursis pour agression sexuelle sur mineur.
Karine est également longuement revenue sur l’agression qu’elle a subie à l’époque.
“Je travaillais le soir dans un restaurant. Un soir je suis rentrée à pied à la fermeture car je n’habitais pas très loin. Là, un chauffeur de taxi s’arrête à ma hauteur et me dit que c’est dangereux d’être seule aussi tard la nuit. Au début je ne voulais pas monter dans son taxi, mais il disait que c’était pour me protéger. Alors j’ai fini par monter. J’ai voulu croire que c’était un inconnu qui voulait m’aider”.
Or il s’écoule à peine cinq minutes avant que l’homme ne lui parle de sexe et montre des vidéos à la victime.
“En fait, dès ce moment-là, on est dans un scénario sans le savoir. On est des objets de ce scénario sans consentement. Il m’a forcée à lui faire une fellation, et m’a pénétrée digitalement. Lorsqu’il a voulu mettre un préservatif pour aller encore plus loin, je l’ai supplié d’arrêter. C’était impossible de ne pas voir que je n’étais pas consentante. J’avais l’impression que j’allais mourir”.
Karine insiste sur le fait que dans la tête de son agresseur c’était comme un scénario qui se jouait. “Il passait tranquillement d’une phase à l’autre”, a-t-elle confié.
Enfin, elle se souvient également du comportement des policiers lorsqu’elle décide d’aller porter plainte trois jours après les faits. Elle affirme ainsi ne pas avoir été prise au sérieux quant aux accusations de viol. Ce n’est que 10 jours plus tard, après l’agression d’une autre jeune fille, Samantha, que des investigations sont menées.
Bien que soulagée de la décision du parquet de faire appel, elle se demande néanmoins: “A quel moment ça va jouer pour nous tout ce qu’on a fait? On ne peut pas faire mieux objectivement”. Elle espère ainsi qu’il faudra attendre moins longtemps qu’en première instance, pour un verdict à la hauteur.





