L’IGPN a été saisie de l’affaire et a ouvert une enquête judiciaire. Le jeune homme s’est vu délivrer une ITT de sept jours.
Les images sont spectaculaires. Comme l’a révélé Mediapart dimanche, Sofiane, 24 ans, accuse un policier de l’avoir violemment agressé, sans raison, à Paris. Les faits se seraient déroulés le soir du 13 juillet, alors que le jeune homme se trouvait sur un banc de la porte d’Aubervilliers, dans le nord de la capitale.
Ce soir-là, veille de fête nationale, des pétards, mais aussi des mortiers d’artifice sont tirés dans le quartier, ce qui provoque une intervention des forces de l’ordre. Sofiane, qui est descendu fumer une cigarette en compagnie de plusieurs amis, est abordé par une première patrouille de policiers.
Ceux-ci les braquent à l’aide d’un flashball et lancent une grenade lacrymogène en leur direction. Quelques minutes plus tard, d’autres policiers chargent le petit groupe.
“Même pas 30 secondes après ils nous ont chargé, sans aucune raison. Ils sont venus, ils nous ont foncé dessus, ils ont commencé à taper mes collègues. A un moment j’essaie de me lever, il me met un coup de matraque dans la bouche, il ne veut rien savoir. Je ne sens plus mes dents, il me tape au bras droit, au bras gauche”, raconte-t-il à BFMTV.
Amené aux urgences par des proches, il souffre notamment d’une fracture de la mâchoire et d’une lèvre ouverte. Plusieurs de ses dents ont été cassées.


Depuis ce jour-là, Sofiane ne décolère pas et a porté plainte contre le policier concerné. Selon lui, l’agression est aggravée par le fait qu’il portait une minerve et que son bras était en écharpe, stigmates d’un accident de la route dont il a été victime quelques semaines plus tôt au Maroc.
“Je ne comprends pas comment un policier peut taper quelqu’un qui a un bras en écharpe et une minerve, qui en plus n’oppose aucune résistance. En plus après m’avoir bien tapé ils ne m’ont pas embarqué, c’est une injustice en fait. Il faut qu’il y ait justice. Les policiers n’ont pas tous les droits”, reprend-il.
Depuis, l’IGPN a été saisie de l’affaire et a ouvert une enquête judiciaire, tandis qu’une investigation administrative a également été lancée par la Préfecture de police de Paris, qui a encouragé le jeune homme à déposer plainte. Ce dernier a été auditionné le 18 juillet.
“Mon client a un profil irréprochable, son casier judiciaire est vierge et il est inconnu des services de police”, précise son avocat, Me Avi Bitton. “Les témoins des faits, dont certains ont été entendus par l’IGPN, attestent que Sofiane n’a eu aucun mot ni aucun geste de provocation envers le policier”, ajoute-t-il, s’étonnant de “la lenteur avec laquelle l’IGPN voulait faire examiner Sofiane”.
Convoqué à l’unité médico-judiciaire initialement le 3 août, soit trois semaines après les faits, Sofiane a finalement été ausculté samedi dernier. Une ITT de sept jours lui a été délivrée.





