L’ancien spécialiste du 800m “attendait plus” de la délégation tricolore, sauvée du zéro pointé par Cyréna Samba-Mayela. Il cite Thibaut Collet, Yann Chaussinand et Wilhem Belocian, qui n’ont pas su reproduire leur record personnel.
La lumière est venue de Cyréna Samba-Mayela. La jeune hurdleuse a sauvé la délégation française du zéro pointé en athlétisme au Jeux olympiques de Paris. La Francilienne a décroché l’argent en finale du 100m haies, à un cheveu du titre olympique.
Pierre-Ambroise Bosse, ancien spécialiste du 800m, n’a pas caché sa déception quant au bilan tricolore au micro de RMC ce dimanche 18 août. L’athlétisme, “j’en attendais plus”, reconnaît notre chroniqueur.
Comment expliquer le maigre bilan de la délégation française? D’après lui, “il y a plusieurs choses. Il y a ce qu’il s’est passé pendant les Jeux et il y a le problème de fond”.
“On a vraiment l’impression que les athlètes français ont pris le bouillon. Et d’ailleurs, ça s’est retranscrit avec les premiers athlètes qui sont revenus au Village (olympique, ndlr) en parlant aux autres, en disant: ‘Attention, le stade, l’ambiance, c’est trop pour nous’. Alors que normalement, c’est censé être l’inverse”, s’étonne-t-il. “Rapidement, ils sont tombés dans une spirale négative.”
L’ancien athlète ajoute: “Aujourd’hui, on est obligés de faire le bilan. Malheureusement, c’est factuel, il aurait dû y avoir plus de médailles. Je suis obligé de balancer des noms, pourtant je les kiffe”.
Pierre-Ambroise Bosse cite en premier lieu le perchiste Thibaut Collet. Ce dernier a quitté la compétition dès les qualifications. Face à la presse, il s’est dit “rongé par la honte”. “5,95m, c’était son record. 5,95m, c’est la médaille d’argent. Clairement, il aurait pu, il aurait dû”, estime notre chroniqueur.
Et ce dernier de nommer ensuite “Yann Chaussinand, au marteau. Son record lui permettait de faire au minimum une médaille de bronze”. L’athlète de 26 ans n’a pu faire mieux que la 8e place, avec un lancer à 77,38m.
“Il y avait Wilhem Belocian”, reprend Pierre-Ambroise Bosse. “On parlait beaucoup de Sasha Zhoya, mais 13,07, c’est son record perso. Il aurait pu, dans une meilleure année – il y a eu beaucoup de pépins physiques -, avec son record faire une médaille.” Mais les deux hurdleurs tricolores n’ont pas passé le cap des demi-finales.
Pierre-Ambroise Bosse interrompt sa liste ici. “Je ne vais pas tous les citer parce qu’il y en a d’autres (…)”, regrette-t-il. “Il y a un gros pourcentage d’athlètes qui n’ont pas vraiment été au niveau de leur saison et c’est peut-être ça le principal problème.” Son successeur au 800m, Gabriel Tual, est en revanche “un contre-exemple”. Dans sa discipline, “il fallait quasiment battre le record du monde pour être médaillé”.
Selon notre consultant, les contre-performances du clan français “résident dans les problèmes financiers”. “Il faut mettre plus d’argent, ça c’est clair”, insiste-t-il. Le Nantais estime que la France gagnerait à s’inspirer du modèle britannique. Car “ceux qui ont des médailles, souvent, c’est ceux qui sont aidés”. Ce n’est pas tant une affaire de manque de travail, “mais c’est chacun de son côté”, chacun a son entraîneur personnel, fustige-t-il également.
Dans un tel contexte, Pierre-Ambroise Bosse n’est pas surpris que certains choisissent de s’exiler aux États-Unis pour hausser le curseur d’exigence et de performance.
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