L’essentiel
- Un incendie criminel a touché dans la nuit de vendredi à samedi le siège de la coopérative porcine Evel’Up dans le Finistère.
- Un collectif d’activistes a revendiqué l’action sur Internet.
- La ministre de l’Agriculture a condamné « des actes de violence inacceptables » et qui « doivent être fermement réprimés ».
Son nom n’est pas très connu du grand public. La coopérative Evel’Up est pourtant un géant de la filière porcine. Basée à Plouédern, près de Landerneau (Finistère), la deuxième coopérative de France regroupe 680 éleveurs et abat chaque année environ quatre millions de cochons. Dans la nuit de vendredi à samedi, son siège social a été visé par un incendie qui a provoqué « plusieurs centaines de milliers d’euros » de dégâts, indique dans un communiqué la coopérative agricole.
Vers 4 heures du matin, des intrus auraient « fracturé des vitrages » avant d’introduire des engins incendiaires dans le bâtiment principal. « Les alarmes de détection de présence ont bien fonctionné et auraient contraint les individus à quitter le site », précise la direction d’Evel’Up. Si le bâtiment a résisté au feu, « les locaux, imprégnés de suie et de gaz toxiques, sont inutilisables pour plusieurs semaines, » poursuit la coopérative, qui a déposé plainte lundi à la gendarmerie.
Aucune inscription n’a été retrouvée sur place mais un collectif baptisé Frites (Forces révolutionnaires intergalactiques et territoriales en sauce), a revendiqué samedi l’action dans un courrier mis en ligne sur le site Info Libertaire. « N’y voyez pas un acte malveillant, il s’agit de l’expression d’un amour flamboyant pour la paysannerie. Évidemment, Evel’Up marche sur la tête et va à l’encontre des intérêts du monde paysan », écrit le collectif.
Ses membres ciblent notamment Philippe Bizien, président d’Evel’Up et patron d’un immense élevage de 12.000 porcs à Landunvez, dont l’agrandissement avait suscité oppositions des riverains et recours en justice. « Nous lui présentons nos félicitations pour s’être émancipé de la condition paysanne en s’élevant au rang de négociant », ironise le collectif.
Sur X, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a réagi lundi soir en exprimant toute sa « solidarité » aux « éleveurs victimes de ces agissements inqualifiables ». « De tels actes de violence sont inacceptables et doivent être fermement réprimés. Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette attaque », a-t-elle indiqué.





