Benamar, plus connu sous le pseudonyme de Ben le Patriote sur les réseaux sociaux, aime la France et ne s’en cache pas. Ce pompier et père de famille de 37 ans, installé dans le sud du pays, va à contre-courant des discours véhiculés par certains influenceurs algériens qui détestent l’Hexagone. Il s’est d’abord fait connaître sur TikTok, en 2022, après avoir réagi aux propos de jeunes Français d’origine algérienne qui affirmaient qu’ils allaient quitter le pays dans lequel ils ont grandi pour l’Algérie, par crainte d’une escalade de la guerre en Ukraine.
Ce manque de patriotisme avait fait bondir Benamar, qui avait alors rappelé son amour pour la France et dénoncé la « lâcheté » de ces jeunes. « J’ai reçu un gros soutien de la part de beaucoup de Français, dont des musulmans modérés », confie-t-il au JDD, ce vendredi 7 février. D’autres internautes n’ont en revanche pas accueilli ses déclarations de la même façon : « Parce que j’étais un Français d’origine algérienne et que je disais que j’aime la France, je me suis fait attaquer et traiter de traître, de harki. »
Ben le Patriote, qui s’est depuis lancé sur les réseaux sociaux, ne cesse de rappeler que l’Hexagone lui a « tout apporté ». S’il se dit « fier » de ses origines, Benamar n’a connu l’Algérie que lors de « vacances ». « J’ai compris que j’étais Français avant tout lorsque je suis entré à l’armée. Hisser le drapeau tricolore et chanter la Marseillaise m’a ouvert les yeux », assure-t-il.
« Je ne reconnais pas ma religion »
À travers ses vidéos portées sur l’actualité, le père de famille dénonce régulièrement une crise d’identité de la part de la jeune génération d’origine étrangère, en particulier maghrébine. « Une partie refuse de se prétendre Français alors qu’ils ne connaissent que la France », pointe Benamar, insistant que « souvent, l’origine prend le dessus sur la nationalité ».
Musulman modéré et pratiquant, l’influenceur aux 323 000 abonnés sur TikTok et 240 000 sur Instagram estime aussi que l’islam a changé : « Je ne reconnais pas ma religion des années 1980-1990 et celle d’aujourd’hui. » Benamar se bat pour ne pas imposer la religion à la société française et fustige « l’islam des réseaux sociaux ». D’après lui, les « extrémistes » utilisent internet pour inciter les jeunes à vivre selon les règles islamiques, en vantant le port du voile par exemple. « Le gouvernement sous-estime les réseaux sociaux », estime Benamar, qui pointe « un cheminement bien organisé ».
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Doualemn, référendum sur l’immigration…
Concernant l’annulation de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) de l’influenceur algérien Doualemn par la justice, Benamar juge qu’« on a montré au monde entier qu’on était un pays faible » face à l’Algérie. Sur l’immigration, Benamar souhaite « un référendum » et se prononce en faveur de la suppression de la double nationalité. En matière d’éducation, s’il estime que rétablir le service militaire obligatoire coûterait trop cher à l’État, Ben le Patriote plaide pour que le drapeau tricolore soit hissé à l’école et que la Marseillaise soit chantée au moins une fois par semaine.
Si Benamar se décrit comme patriote, il refuse de se dire « nationaliste » pour autant. « Je me retrouve davantage à droite », admet-il, tout en écartant un rapprochement avec les discours d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen. Au sujet de la cheffe des députés RN, Benamar ne se dit toutefois « pas opposé à ses idées », en particulier au principe de « préférence nationale ». Il fustige en revanche l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui prend constamment « position pour les étrangers contre les Français ».
Benamar garde cependant espoir pour le pays. D’après l’influenceur, le patriotisme des musulmans modérés, qui « pense comme [lui] », pourrait faire changer la mentalité de la jeune génération musulmane et anti-France. « La libération ne pourra venir que des Français d’origine maghrébine et des musulmans modérés », espère-t-il enfin auprès du JDD.
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