L’essentiel
- L’un des principaux prévenus de la fusillade du Moonlight, qui a provoqué la mort d’une personne, a clamé son innocence ce mardi devant la chambre correctionnelle de Rennes.
- En avril 2019, de violents coups de feu ont éclaté entre deux bandes rivales devant le bar à chicha Le Moonlight, sur fond de trafic de drogue.
Il était considéré comme le cœur du dossier Moonlight, le bar à chicha nantais qui a été le théâtre d’une fusillade ayant fait un mort en avril 2019. Ce mardi, Mohamed A. a clamé son innocence devant la chambre correctionnelle de Rennes spécialisée dans la criminalité organisée.
Dans la nuit du 22 au 23 avril 2019, des tirs avaient éclaté dans ce bar à chicha. Monceff Mjidou, serveur de l’établissement âgé de 24 ans, était mort sous les balles, très probable victime collatérale.
Cinq prévenus, dont Mohamed A., avaient été renvoyés devant les assises pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée. Mais les poursuites criminelles ont été abandonnées en juin 2024. Cinq prévenus comparaissent donc pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, le sixième pour trafic de drogue.
L’avocat de Mohamed A., Me Sami Khankan, dénonce des charges « fourre-tout », « voiture-balai pour qu’il y ait quand même un procès malgré le manque de preuve ».
« En garde à vue on me dit : ‘t’es responsable de la mort d’un innocent’. Je ne comprenais rien. C’était un film pour moi. On me parle d’être commanditaire […] On a décidé que c’était moi et mené l’enquête à l’envers », soutient Mohamed A., bavard dans le box.
D’après l’enquête, la fusillade du Moonlight constitue « l’épilogue d’une série de fusillades survenues à Nantes » en avril 2019, « susceptibles de s’inscrire dans le différend opposant Mohamed A. à Issam L. dans le contexte d’un trafic de produits de stupéfiants ».
Avant les faits, « les éléments de la procédure tendent à démontrer » que Mohamed A. avait voulu « s’émanciper » de la « tutelle du clan L. », raison pour laquelle il aurait « fait l’objet de mesures de rétorsion ». Version contestée par l’intéressé. « J’ai eu un contentieux avec monsieur L., qui s’est réglé après des discussions fin février », affirme-t-il.
Au mois de février 2019, le prévenu se fait voler une voiture dans une station-service en bordure de Nantes. Quelques jours plus tard, des tirs éclatent dans le hall de l’immeuble où l’on célèbre son mariage.
Début avril, il est visé par des tirs devant son domicile. D’après lui, il s’agissait d’une « réplique » après une fusillade en mars à laquelle la « rumeur » l’avait lié. Mis en examen dans cette affaire, il a bénéficié d’un non-lieu. Le procès doit se poursuivre jusqu’au 1er avril.





