
Ses toiles sont parmi les plus coûteuses au monde. Anselm Kiefer, le célèbre artiste allemand, installé depuis des années à Barjac dans le Gard, a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris après avoir découvert que deux de ses œuvres étaient proposées à la vente dans une maison d’enchères parisienne, a appris le JDD de source policière. Plus troublant encore, quatre autres tableaux, également de sa main, étaient attendus par la même salle.
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L’artiste affirme que ces six toiles ont été dérobées en 2003. Une enquête préliminaire a été confiée au 1er district de police judiciaire (DPJ) de Paris. Selon les premières constatations, l’identité de la déposante a été rapidement établie : il s’agirait de Rabia A., née en 1973 à Cambrai. Un nom que l’artiste n’a pas oublié : cette femme aurait travaillé chez lui au début des années 2000… en tant que nourrice.
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Des pièces vendues à plus de 3 millions d’euros
Ce vol présumé prend une tout autre ampleur au regard de la valeur sur le marché de l’œuvre de Kiefer, considéré comme l’un des plus grands plasticiens contemporains. Ses tableaux monumentaux mêlant peinture, matériaux bruts et symbolisme historique peuvent atteindre des sommets.
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Certaines de ses pièces se vendent à plus de 3 millions d’euros, et figurent régulièrement parmi les lots les plus prisés des grandes foires internationales, de Bâle à New York. En 2022, une œuvre de Kiefer a même été adjugée à plus de 6 millions d’euros chez Christie’s. Le préjudice dans l’affaire actuelle, portant sur six tableaux, pourrait donc se chiffrer à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Les investigations visent désormais à authentifier les œuvres retrouvées, à retracer leur itinéraire depuis leur disparition en 2003, et à déterminer si Rabia A. a agi seule ou si d’autres personnes ont pu jouer un rôle dans cette affaire. Les enquêteurs exploitent actuellement les indices recueillis, tandis que la salle de vente, mise hors de cause pour l’instant, coopère pleinement avec la justice.
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Ce nouvel épisode illustre à quel point le marché de l’art, parfois opaque, est devenu un terrain fertile pour les affaires criminelles. Et rappelle que même les œuvres les plus prestigieuses peuvent un jour réapparaître dans les endroits les plus inattendus.
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