L’emblématique italienne Fiat 500 Collezione 1957, la très estivale Citroën Méhari, la fameuse Coccinelle de chez Volkswagen, l’Austin Mini et son chic tout britannique, la petite « Deudeuche » de chez Citroën (2CV), modèle mythique parmi les voitures françaises, immortalisée dans le cinéma français par Bourvil (dans Le Corniaud) et Louis de Funès (dans Le gendarme de Saint-Tropez)… Quel point commun entre tous ces véhicules ? Ce sont les voitures de collection les plus recherchées en France !
Prisées des investisseurs chevronnés, qui voient en elles un fort potentiel spéculatif, elles constituent un marché de niche bien portant (entre 4 et 5, 5 milliards d’euros). Nombreuses sont ainsi les voitures de collections qui sont achetées, rénovées, puis revendues à des prix bien supérieurs au prix d’achat.
Mais beaucoup de passionnés les acquièrent aussi par pur plaisir hédoniste. En France, les propriétaires de véhicules d’époque sont majoritairement des hommes âgés de plus de 50 ans, qui vivent en majorité à la campagne et ne sortent leur précieuse automobile qu’avec parcimonie, à l’occasion d’un week-end ensoleillé.
Une passion bien souvent familiale
Louis, étudiant en école de commerce, nous fait part de son amour pour les vieilles automobiles. « Cet amour me vient de mon père. C’est une passion père-fils », confie le jeune homme, qui a « grandi entouré » de véhicules anciens et de voitures de sport. « Mon père avait d’abord une Citroën B14, puis une Volvo Amazon. Il a ensuite jeté son dévolu sur une Porsche 356 », témoigne le jeune homme. Et de poursuivre : « Pour ma part, j’ai acheté ma première voiture à l’âge de 19 ans : une Porsche 914, un modèle à l’époque méconnu en France, mais qui connaît depuis un franc succès. » Des pépites tantôt rachetées à des amis, tantôt acquises grâce à de méticuleuses recherches sur des sites d’annonces spécialisées.
Plus récemment, Louis et son père, cadre supérieur dans une société de bricolage, sont devenus acquéreurs d’« un véhicule très rare » :une Morgan Three Wheeler, voiture britannique recouverte d’un covering Louis Vuitton. « Nous les sortons régulièrement, je dirais tous les week-ends, mais tout dépend de la météo, car nous n’aimons pas que nos anciennes prennent la pluie ». Pourquoi ? « Parce que l’eau, ça rouille ! », sourit le jeune homme.
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Avant tout, ce qui séduit Louis dans ces bolides anciens, c’est le plaisir de conduite qu’ils offrent. « Ces voitures restent simples à manœuvrer et procurent des sensations débordantes », assure le passionné. Ce qui le ravi tout autant, « c’est de voir le sourire des gens au bord de la route, qui se réjouissent de voir des voitures comme celles-ci sillonner leur ville ou village ». Nostalgique, le jeune homme se souvient de ses premières impressions durant l’enfance : « À 10 ans, dès que je voyais une Porsche 356, je sautais dans les airs… Et maintenant, je peux la conduire tous les jours, partir en week-end avec. C’est un rêve de gosse accompli ! »
Le succès des clubs automobiles
Comme de nombreux autres propriétaires de voitures de collection, le père et le fils font partie de différents clubs automobiles (notamment Porsche, Maserati, Vincennes en Ancienne) avec lesquels ils partent régulièrement en virée, le temps d’une journée ou deux. « Nous en faisons également dans d’autres pays en Europe », indique Louis, qui a ainsi sillonné l’Italie il y a deux ans, puis le Portugal l’an passé. Prochain rendez-vous pour les deux passionnés : la 50e édition du rallye international de Porsche 356, en Romagne, en mai prochain.
S’il existe des clubs dédiés à certaines marques automobiles (Porsche, 2CV, Mini, etc.), d’autres sont spécifiques à leur région. Dans le Beaujolais, l’Automobile Club du Beaujolais propose ainsi aux propriétaires et collectionneurs de véhicules anciens locaux plusieurs rallyes et sorties par an au gré des saisons. Le tout, autour des « plus belles routes et des meilleures tables de la Région Auvergne-Rhône-Alpes » (qui regroupe le plus grand nombre de voitures de collection en France).
Le club automobile est né en 2019 de l’initiative de trois jeunes passionnés issus de la région viticole : Victor Roche, Antonin Delas et Joren Verger. « On s’est vite rendu compte du potentiel qu’avait la région », nous confie Victor, président du club auto.L’idée : « Cristalliser la passion de l’automobile dans le Beaujolais et ses alentours », mais aussi « associer les patrimoine automobile, culturel, gastronomique et œnologique de la région ». La jeune équipe orchestre avec soin « des rallyes qui ont vocation à être de grandes balades découvertes autour des crus, châteaux et domaines viticoles » des environs.
Cette organisation rassemble aujourd’hui plus de 200 collectionneurs, « passionnés et épicuriens », venus « du Beaujolais, de Lyon, de Bourgogne, de Savoie, de Paris et même de la Suisse ». Dans ses convois chics et élégants se côtoient aussi bien des voitures anciennes que modernes, et de toutes marques.
Les participants sont ravis de l’expérience. « De belles routes, de bonnes dégustations et de belles rencontres entre passionnés d’automobile… Que demander de plus ? », sourit Matthieu V., membre du club auto et propriétaire d’une Donkervoort S8AT. Le prochain grand départ de l’Automobile Club du Beaujolais ? Les 28 et 29 juin prochains, à l’occasion d’un rallye alpin de deux jours dans les Alpes. Une escapade entre lacs et montagnes, qui fait chaque année le bonheur de ses membres privilégiés, venus pour conjuguer plaisir de rouler, partage, savoureux mâchons et dépaysement.
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