Une seule phrase a suffi pour relancer la campagne. En proposant, dans les colonnes du JDNews, d’envoyer les étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, Laurent Wauquiez n’a pas seulement voulu marquer les esprits : il a déclenché une véritable onde de choc politique. Moins en vue que son rival le ministre Bruno Retailleau, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale a trouvé là une occasion rêvée de sortir de l’ombre, à quelques jours de la clôture des adhésions pour le congrès du 17 mai.
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Cette sortie choc offre à Wauquiez une exposition médiatique aussi soudaine que précieuse, alors que la pression du compte à rebours s’intensifie. Le nombre d’adhérents habilités à voter a littéralement explosé : de 43 859 le 13 février, il s’élève désormais à près de 100 000, selon nos informations. « C’est un bon signe, on voit une progression dans les départements où Bruno a fait des meetings », glisse-t-on dans l’entourage du ministre de l’Intérieur. Si, depuis six mois à la tête de Beauvau, Retailleau a incontestablement redonné du souffle à la droite, rien n’est encore joué.
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Car une règle d’airain régit toujours ces scrutins internes : « Plus on est clivant, plus on engrange de soutien chez les militants », résume un vétéran du parti. Dans son rôle assumé de challenger, Laurent Wauquiez pousse les feux de la radicalité pour tenter de reprendre la main. Et sa proposition sur Saint-Pierre-et-Miquelon, jugée « déroutante » par Retailleau lui-même, pourrait bien trouver un écho auprès d’une base LR traditionnellement réceptive aux discours musclés sur l’immigration et l’autorité.
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Mais le pari n’est pas sans danger. « Il ne faut pas prendre nos militants pour des imbéciles », tacle un cadre de premier plan, voyant dans cette surenchère spectaculaire les signes d’une « fébrilité » croissante chez Wauquiez. L’Auvergnat, lui, assume la prise de risque et persiste : quitte à secouer le jeu, il préfère bousculer les lignes, au risque d’y laisser des plumes. Reste à savoir si cette stratégie sera payante. Verdict le 17 mai.
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