
Viktor Orban avait promis en mars un « grand nettoyage de Pâques ». Nous y voilà. Le Parlement hongrois a adopté à une large majorité un amendement constitutionnel consolidant l’interdiction de la Marche des fiertés et ciblant les transgenres et les binationaux, ce lundi 14 avril. À l’approche des législatives du printemps 2026, le Premier ministre hongrois mobilise son électorat, en gravant dans la Constitution l’existence des seuls sexes masculin et féminin.
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La « propagande LGBT » visée
Quelques dizaines de protestataires ont brièvement bloqué l’entrée du Parlement avant d’être délogés par la police mobilisée en nombre cet après-midi, rapporte l’AFP. Au nom de la protection des enfants, l’interdiction de la Marche des fiertés, principale manifestation du mouvement LGBT+, déjà actée par une loi mi-mars, est désormais inscrite dans le texte sacré. « Les gens normaux comme nous sont constamment provoqués car les personnes qui ont des comportements sexuels non traditionnels se lâchent dans la rue », avait justifié le chef du gouvernement, refusant « la propagande », qu’elle soit dans les livres, les films, les cours à l’école ou les manifestations.
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« Les gens normaux comme nous sont constamment provoqués car les personnes qui ont des comportements sexuels non traditionnels se lâchent dans la rue »
Autre ajout : la Constitution va désormais préciser qu’une personne est « soit un homme, soit une femme ». Viktor Orban conforte avec ce nouvel amendement les restrictions des droits des personnes transgenres, qui ne peuvent plus changer leur nom ou leur genre sur les documents officiels depuis 2020. Une proposition qui s’inscrit dans la lignée des politiques du leader nationaliste : en 2019, la Constitution hongroise avait déjà été modifiée pour disposer que le mariage n’est possible qu’entre un homme et une femme. Un an plus tard, un nouvel amendement décrétant que la mère est une femme et le père un homme était voté, empêchant les couples de même sexe d’adopter des enfants.
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Lutte contre les ingérences
Les binationaux, dans le viseur du dirigeant, ont également eu droit à leur amendement. La citoyenneté d’un Hongrois disposant d’une double nationalité pourra désormais être suspendue s’il est jugé menaçant pour la sécurité nationale. Cette mesure ne s’appliquera toutefois pas aux ressortissants de l’Union européenne et de certains pays européens. La suspension pourra durer jusqu’à dix ans et s’accompagner d’une expulsion pour les personnes résidant en Hongrie.
L’objectif affiché par le gouvernement ? Défendre la souveraineté nationale face aux ingérences étrangères présumées, notamment celles des responsables d’ONG ou de médias, que Viktor Orban a récemment qualifiés de « punaises » et « d’armée de l’ombre ». Une mesure qui pourrait contrarier le milliardaire et philanthrope George Soros, 94 ans, né à Budapest et naturalisé américain, devenu l’un des ennemis désignés du régime en raison de son soutien financier à de nombreuses organisations…
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