Tu ne peux pas imaginer comme je suis triste, j’ai tellement de souvenirs avec toi, avec Colette, ta femme, et certains de tes collaborateurs, à commencer par Bernard Gasset qui a créé en 1974 le Montpellier la Paillade Sport Club. Vous jouez en division d’honneur et, avec la complicité de ton ami de toujours Georges Frêche, le maire de la ville, comme toi un homme d’honneur, vous faites grandir ce club. Vous vous développez tellement bien sur le plan humain que vous retrouvez, en huit ans, la première division.
Ce club où Colette tenait la buvette du vieux stade de la Mosson était un club familial où le premier mot d’ordre était le respect et l’affection. Vous êtes champions de France de D2 en 1987, vous gagnez la Coupe de France en 1990 et vous êtes champions de France en 2012 avec un certain Olivier Giroud et René Girard comme entraîneur.
Si j’évoque tout ça, c’est que je m’aperçois une nouvelle fois que tout a changé, même dans ton club, et je le répète haut et fort, c’était tellement mieux avant… Comme aurait fredonné Jean Gabin, « maintenant je sais, c’était le début, c’était le printemps, mais c’était avant », de Jean-Pierre Orts à Fleury Di Nallo en passant par Bernard Ducuing et Jean-Michel Guédé, Laurent Blanc, Jean-Marc Valadier et Jean-Claude Lemoult, qui ont travaillé avec toi tellement longtemps dans le groupe Nicollin. En pensant surtout à Michel Mézy, Bernard Bonnet, éducateur hors pair, ou Jean-Louis Saez et, évidemment, Jean-Louis Gasset, le dernier seigneur de ton club qui quitte ses fonctions d’entraîneur avec dignité.
C’est tellement ridicule et pitoyable ce qu’il se passe en ce moment, tant tu t’es donné de mal pour construire avec passion, avec dévouement. Il y a forcément eu des personnes que tu as aimées qui te trahissent. Même si le football a évolué, l’état d’esprit a changé, tu es resté comme tu étais avec nous, plein d’humilité, plein d’amour pour tes joueurs. Tu as fait évoluer le groupe Nicollin fondé par ton père Marcel qui t’a appris le respect de l’entreprise comme toi tu as souhaité qu’on respecte le maillot. Tes coups de colère ont fait avancer le football. Au moment où ton club, dernier du championnat, peut miraculeusement rester en Ligue 1 ou descendre en Ligue 2, je m’aperçois que personne n’est capable, personne n’arrive à ta cheville. Je sais que tu ne supportes pas ce qu’il se passe en ce moment.
« Tu n’as jamais abandonné les joueurs qui ont porté le maillot de ton club »
Oui, je suis triste, car de là-haut tu vois tout ça et tu ne le mérites pas. Tu nous as marqués à vie grâce à ta générosité et ta bienveillance. Ce qui me touche le plus est que tu n’as jamais abandonné les joueurs qui ont porté le maillot de ton club. Et pour certains qui se sont retrouvés plus tard en difficulté, tu as toujours été là pour eux, pour leurs familles. Je n’accepte pas qu’on galvaude ce que tu as construit de toutes pièces et, surtout, avec ton argent, comme Jean-Pierre Caillot à Reims et Waldemar Kita à Nantes.
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Je souhaite le meilleur à Olivier et Laurent pour la suite de l’aventure. Tu as fait partie des très grands présidents du football français comme Jean-Louis Campora, Gervais Martel, Louis Fonteneau, Francis Borelli, Michel Denisot et j’en oublie. Bonne chance à Zoumana Camara qui devient le nouvel entraîneur.
Messieurs les supporters, ce que vous avez fait le jour du match Montpellier-Saint-Étienne est innommable, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites au club, à Colette et à Louis Nicollin. Et une pensée à Agathe, ta petite-fille qui tente de faire perdurer cette belle histoire.
Louis, je t’embrasse…
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