
Dans un dernier élan d’espoir, les deux filles de l’écrivain franco-algérien publient une lettre ouverte à destination d’Emmanuel Macron dans Le Figaro. « Notre père, Boualem Sansal, a 80 ans. Il est malade. Il est écrivain. Et il est enfermé. Non pas pour un crime, non pas pour une faute, mais pour ce que toute démocratie devrait chérir : ses mots, ses pensées, sa liberté ».
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Détenu à Alger depuis mi-novembre, l’auteur a été condamné à cinq ans de prison ferme, dont il a fait appel. L’écrivain était accusé d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien. Les autorités lui reprocheraient des déclarations au média Frontières sur le fait que le territoire marocain aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie. « Cinq mois dans le silence d’un cachot pour un homme dont chaque mot a tenté, toute sa vie, de bâtir des ponts entre les peuples. Cinq mois pour un humaniste que rien n’a jamais détourné de sa foi en l’universalisme, en la dignité, en la liberté d’expression », écrivent Nawal et Sabeha Sansal.
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« Nous écrivons, Monsieur le Président, non dans l’invective, non dans le reproche, mais dans un dernier élan d’espoir »
Elles assurent avoir espéré « jusqu’au bout, qu’une grâce, même discrète, viendrait rétablir l’équilibre des choses ». Avant de poursuivre : « Nous avions cru que le président algérien, conscient de la situation humaine et sanitaire de notre père, entendrait cet appel. Mais il n’en est rien ».
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« Nous écrivons, Monsieur le Président, non dans l’invective, non dans le reproche, mais dans un dernier élan d’espoir. Parce que la France qu’il aime, la France qu’il n’a jamais cessé de défendre dans ses écrits, cette France-là est encore pour lui un phare », continuent-elles. Et d’ajouter à destination du chef de l’État : « Nous savons que vous êtes sensible à la littérature, à la parole libre, à ces voix solitaires qui font honneur à la pensée. Boualem Sansal est de celles-là ».
Critique du pouvoir algérien et auteur notamment de 2084 : la fin du monde âgé, Boualem Sansal a été arrêté à l’aéroport d’Alger mi-novembre. L’écrivain a reçu le soutien de nombreux responsables politiques et intellectuels français, dénonçant une arrestation arbitraire et une atteinte à la liberté d’expression.
Cette arrestation est survenue en pleine crise diplomatique entre Paris et Alger, liée à de multiples dossiers : la question du Sahara occidental avant tout, mais aussi les étrangers sous OQTF qu’Alger refuse de reprendre, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment anti-français par les autorités algériennes.
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