L’essentiel
- L’Union démocratique bretonne (UDB) a adressé un courrier à Donald Trump pour lui demander de déclassifier des archives militaires en possession de l’Etat américain.
- Le mouvement politique cherche à savoir si un sous-marin américain se trouvait bien dans la Manche, le 15 janvier 2004, jour du naufrage du chalutier Bugaled Breizh, causant la mort de cinq marins.
- L’association des familles de victime, SOS Bugaled Breizh, regrette de ne pas avoir été consultée avant d’adresser cette missive au président américain.
Un sous-marin nucléaire américain se trouvait-il dans la Manche le 15 janvier 2004 ? C’est la question posée par l’Union démocratique Bretonne (UDB) dans un courrier adressé ce lundi à Donald Trump afin d’obtenir la vérité sur le naufrage du Bugaled Breizh, causant la mort de cinq marins. « Certaines informations essentielles à la compréhension de ce drame sont aujourd’hui bloquées par les différentes armées membres de l’Otan, américaines et britanniques notamment », déplorent les membres de l’UDB.
Dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, le mouvement politique demande au président de la première puissance mondiale de déclassifier des archives militaires en possession de l’Etat américain. Mais aussi de faire pression auprès des autres pays membres de l’Otan afin qu’il révèle le niveau d’implication de leur armée dans le drame.
Par le passé, la France et la Grande-Bretagne avaient déjà accepté de déclassifier des documents militaires sur la position de leur sous-marin au moment du naufrage. En 2006, Michèle Alliot-Marie, la ministre d’alors de la Défense, avait déclaré « ne disposer d’aucun élément qui permette de mettre en cause un sous-marin de quelque nationalité que ce soit ».
Dominique Launay, le président SOS Bugaled Breizh, regrette que l’Union démocratique bretonne n’ait pas consulté son association et d’autres personnes compétentes comme Dominique Salles, l’expert de l’enquête convaincu qu’un sous-marin américain a causé le naufrage du Bugaled Breizh. En l’occurrence, l’USS Hyman G. Rickover. Entre décembre 2003 et février 2004, ce bâtiment de guerre avait participé dans la Manche à une mission d’observation d’un transport de plutonium militaire de Cherbourg vers le Japon, révélaient des documents déclassifiés par la marine américaine en 2016.
Si Dominique Launay « craint que les Etats-Unis répondent par la négative » à la demande de l’UDB, il salue malgré tout une initiative qui pourrait inciter d’autres partis politiques à « s’emparer de cette affaire de secret d’Etat ».
Dans sa lettre, l’Union démocratique bretonne a rappelé que Donald Trump s’était engagé à déclassifier des sujets d’intérêt public. Chose faite en janvier dernier : le milliardaire a rendu public des dossiers du gouvernement américain sur les assassinats du président John Fitzgerald Kennedy, de son frère Robert Francis Kennedy, ainsi que de Martin Luther King Jr. Reste à savoir si l’administration américaine se montrera aussi transparente dans une affaire aussi sensible et tragique que le Bugaled Breizh.




