Ils ont tous succombé un jour à la tentation de se mettre au volant d’une voiture de course : Tom Cruise (Jours de tonnerre), Chris Hemsworth (Rush), Matt Damon et Christian Bale (Le Mans 66), Vin Diesel (Fast & Furious). Au tour du Français Alban Lenoir, acteur et cascadeur révélé par Balle perdue (2020), de Guillaume Pierret, sur Netflix, de relever le défi dans ce solide film d’action, où il apprend à une jeune pilote téméraire à se dépasser pour devenir une championne.
Rapide, de Morgan S. Dalibert, avec Alban Lenoir, Paola Locatelli. 1 h 38.
Sinners
Le duo Ryan Coogler et Michael B. Jordan fait des étincelles. Après Fruitvale Station (2013), Creed (2015) et Black Panther (2018), le réalisateur retrouve son acteur fétiche, à qui il donne cette fois non pas un mais deux rôles à l’écran. Il incarne des jumeaux dans l’État du Mississipi, en 1932, qui décident de fonder un club de blues pour la communauté noire locale employée dans les champs de coton. Une nuit, la fête dérape quand se présentent à leur porte… trois vampires ! Le drame historique bascule alors dans l’horreur sans prévenir, un choix aussi surprenant que jouissif.
Sinners, de Ryan Coogler, avec Michael B. Jordan, Jack O’Connell. 2 h 11.

À écouter
Une heure pour méditer
En cette Semaine sainte, la communauté de l’Emmanuel a fait appel à Thierry Malet, compositeur de musiques de films, pour produire une prière continuelle autour de la prière « Ô Jésus, Fils du Dieu vivant ». Les arrangements sont riches, l’esprit s’élève naturellement au fil des cordes aériennes, des percussions délicates et des voix qui portent, tandis que revient le chœur en ostinato, accompagné par l’orchestre philharmonique de Prague. Une écoute qui se fait intérieure et… vraiment à l’écoute.
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La Prière de Jésus, Emmanuel Music, éditions de l’Emmanuel.
À voir
37 secondes
Ces six épisodes reconstituent magistralement le drame du Bugaled Breizh. Ce chalutier qui sombrait en janvier 2004, emportant avec lui cinq marins dans les fonds. Défaillance du bateau ? Erreur humaine ? Plus de vingt ans après, le mystère demeure toujours… Grâce à un travail d’enquête minutieux, les scénaristes d’Engrenages (Canal+) signent un thriller poignant qui navigue en eaux troubles… À ne pas manquer, notamment pour la présence de Nina Meurisse au casting, d’une justesse rare. Sacrée meilleure série française au dernier Festival Séries Mania.
37 secondes, de Sophie Kovess-Brun et Anne Landois. Avec Nina Meurisse et Mathieu Demy. Six épisodes de 50 minutes. Disponible sur Arte.tv.
Wes Anderson
Après James Cameron l’an dernier, la Cinémathèque française déroule de nouveau le tapis rouge à un réalisateur et scénariste américain, et non des moindres : Wes Anderson. Le dandy, véritable électron libre ayant imaginé un univers visuel aussi singulier que coloré, se dévoile à travers une riche sélection d’œuvres (costumes, accessoires, photographies, carnets de notes, storyboards, maquettes, marionnettes…) pour retracer une filmographie passionnante. Mention spéciale à la section dédiée à l’ovni La Vie aquatique (2005), avec Bill Murray. Ludique !
cinematheque.fr. Jusqu’au 27 juillet.

À lire
De Gaulle, duc de Bretagne
Le premier jour de juillet 1940, les marins de l’île de Sein débarquent à l’Olympia Hall de Londres. Le général de Gaulle interroge un à un les premiers Français Libres qu’il passe en revue. À la question « D’où venez-vous ? », les voix lui répondent : « De l’Île de Sein ». Sur un demi-millier d’hommes, cent-vingt-huit sont des Sénans. Charles de Gaulle prononcera alors cette phrase rentrée dans la légende : « Sein est donc le quart de la France ? » Dans De Gaulle et la Bretagne, le journaliste Patrick Mahé raconte ce lien étroit entre le Général et l’Armorique, en s’appuyant sur les photographies de Paris Match. Un beau livre, qui démontre en profondeur la fidélité de l’homme du 18 juin et des Bretons à la devise des ducs de Bretagne : « Kentoc’h mervel eget em zaotra » (« Plutôt la mort que la souillure »).
De Gaulle et la Bretagne, Patrick Mahé, Ouest France, 96 pages, 19,90 euros
La céleste farandole Van Gogh
Biographe de David Hockney, l’illustrateur Simon Elliott célèbre Vincent Van Gogh dans une lumineuse BD qui met en scène le peintre sur des lieux devenus légendaires grâce à ses tableaux que personne ne voulait acheter de son vivant. Voir Van Gogh présent au cœur de ses chefs-d’œuvre fait toute l’originalité de cet album fidèle à l’univers coloré d’un génie dont la gloire est posthume. Heureusement, la famille Ginoux l’accueillit bras ouverts au Café de la Gare pour en faire, avant l’heure, le meilleur ambassadeur d’Arles qu’il fit connaître dans le monde entier.
Van Gogh. La Bio-Graphique, Simon Elliott, Larousse, 192 pages, 19, 99 euros.
In vino veritas
Grand dyslexique, Brice de Beaudrap aurait très bien pu ne jamais entrer en philosophie, par dépit. Heureusement, un professeur lui ouvre les yeux et il dévore Platon plus vite qu’on ne se délecte d’un vin. Il marie pourtant les deux dans cet ouvrage frais comme un pinot noir : par quarante-deux analogies, il se sert de la mise en carafe, de la première gorgée – de la seconde –, des accords mets et vins, pour nous faire mieux comprendre la logique, le vrai, la cause, l’éthique ou encore l’ordre chez Aristote ou Saint Thomas d’Aquin. À lire sans modération !
Légère dégustation philosophique, Brice de Beaudrap, Salvator, 164 pages, 15,90 euros

Trump, retour vers le futur
Si certaines actions de Donald Trump semblent manquer de lisibilité, Sébastien Boussois propose de relire l’entreprise du 47e président américain à l’aune de celle du 45e. « Pour lui, l’État américain est une entreprise comme les autres », écrit le chercheur en géopolitique. Afin de diriger une entreprise ou un État, Donald Trump pense qu’il faut allier vision stratégique, leadership, communication, gestion de crises et connaissance des marchés. Ce qui suppose aussi une rationalisation des coûts. Mauvaise nouvelle pour ses alliés historiques, alerte Boussois, qui n’ont pas su prévoir les conditions de leur autonomie stratégique. Ils étaient pourtant prévenus…
Donald Trump, retour vers le futur, éditions Mareuil, 165 pages, 20 euros.
Le mot rare
Inconsutile : sans couture
Ce terme n’est utilisé que pour désigner la Tunique du Christ décrite par l’Évangile de Saint Jean : « Une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas » que tirent au sort les soldats romains après la crucifixion. Une scène forte et tout à fait vraisemblable : la loi juive prescrit de porter un vêtement sans couture et, selon la loi romaine antique, les habits d’un supplicié revenaient aux bourreaux.
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