
Plusieurs personnalités montent au front contre la réaction de la présidente de l’université Lyon-2. Alors que début avril, des militants masqués avaient fait irruption dans un amphithéâtre où Fabrice Balanche donnait cours, le forçant à quitter les lieux sous les cris de « sioniste », « raciste », et « islamophobe », Isabelle von Bueltzingsloewen a opté pour une position surprenante.
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Évoquant les « faits intolérables » qui se sont produits le 1er avril dernier, la présidente d’université accuse dans le même temps, dans un entretien donné à La Tribune de Lyon, le professeur d’avoir tenu des « paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université ». Elle poursuit : « Je suis en colère car il y a eu des usages de termes qui ont quand même été très durs : “Premier blocage islamiste de France ». Il fallait l’inventer ». Isabelle von Bueltzingsloewen confie également « ne pas avoir été étonnée que (cette interruption) tombe sur ce collègue-ci » au vu de ses « positionnements sur Gaza ».
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« La pulsion totalitaire ne progresse que par ceux qui préfèrent la justifier que la combattre »
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Une position qui suscite l’indignation de nombreuses personnalités sur les réseaux sociaux. « Un professeur est menacé, attaqué, empêché de faire cours par des militants masqués parce qu’il s’oppose aux revendications islamistes à l’université. La présidente de Lyon-2 s’en prend aujourd’hui… au professeur agressé », s’insurge sur X l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. « La pulsion totalitaire ne progresse que par ceux qui préfèrent la justifier que la combattre. Quel immense reniement de l’exigence de liberté universitaire. Soutien renouvelé à Fabrice Balanche, accusé pour avoir refusé de se taire », poursuit le professeur de philosophie.
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« Quelle honte », lance de son côté l’ancien ministre du Travail Olivier Dussopt. « La violence aurait donc des excuses ? », questionne-t-il. « Ahurissant et scandaleux », pourfend de son côté le directeur adjoint du Figaro Magazine Jean-Christophe Buisson. « Au lieu de soutenir son professeur agressé en plein cours par un commando islamo-gauchiste, la présidente de Lyon-2 l’accable et l’accuse », s’agace-t-il.
En outre, la présidente de fac reproche à l’enseignant ses interventions médiatiques, notamment sur CNews, où il a dénoncé un « groupe d’islamogauchistes » et des « dérives islamistes » à l’université. « C’est à lui de trouver sa place », assène-t-elle, assurant que « l’affaire n’est pas terminée » car « nous allons en discuter au cours du prochain conseil d’administration ».
« Je ne sais pas quoi faire, les bras m’en tombent », déplore Fabrice Balanche, interrogé par Le Point après les prises de position d’Isabelle von Bueltzingsloewen. « Elle lie mon agression à mes positionnements sur Gaza. Mais j’aimerais savoir ce qu’ils ont : je n’ai écrit sur Gaza que dans le cadre d’analyses géopolitiques, je n’ai jamais exprimé d’opinions personnelles. Si Madame la présidente confond les deux, ce n’est pas étonnant que les étudiants soient manipulables », lance-t-il.
Depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le campus du Bron de l’université Lyon-2 est secoué par une radicalité croissante. L’interdiction de la rupture du jeûne du ramadan le 28 mars dernier avait mis le feu aux poudres. Fabrice Balanche est devenu une cible après avoir commenté ces dérives à la télévision. Le lendemain, son cours était pris d’assaut.
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