L’essentiel
- Un lycéen de 17 ans est accusé d’avoir utilisé l’intelligence artificielle pour créer des photomontages pornographiques de ses camarades de classe.
- L’affaire a été révélée par d’autres élèves qui ont découvert les images, partagées dans un groupe de messagerie. Ce groupe de lycéens a ensuite volé le disque dur de l’auteur des faits, dans lequel il a découvert les deepfakes des lycéennes.
- Deux enquêtes ont été ouvertes : une pour atteinte à l’intimité et diffusion d’images à caractère pornographique de mineurs, une autre pour vol et menace suite à la plainte du lycéen dont le disque dur a été volé.
Depuis début avril, les policiers de Bourg-en-Bresse ont identifié dix-neuf victimes, dont trois ont porté plainte, rapport France 3. Mais au total, une trentaine de jeunes filles du lycée Joseph-Marie Carriat de cette commune de l’Ain seraient concernées par une affaire de deepfakes. Un de leur camarade de classe, âgé de 17 ans, est accusé d’avoir utilisé l’intelligence artificielle pour faire des photomontages pornographiques avec leurs visages.
C’est grâce à d’autres élèves que cette affaire a été révélée. Un des lanceurs d’alerte a témoigné auprès de la télévision locale qu’un de ses amis avait été ajouté dans un groupe de messagerie dans lequel des « photos bizarres » étaient partagées. « Il y a commencé à y avoir des photos de filles nues », a-t-il confié, ajoutant que l’auteur des messages, partageant les images, se « vantait » de ses « réalisations ». Le groupe de lycéens a alors « décidé de voler le disque dur où il transférait ses données pour voir s’il y avait vraiment quelque chose dedans », a-t-il dit.
Les jeunes ont alors découvert un dossier avec le nom de chaque fille. « Il avait utilisé l’intelligence artificielle pour les dénuder, a-t-il affirmé. Il y a une trentaine de victimes qui sont toutes choquées et ne sont plus à l’aise dans le lycée. »
Une enquête a été ouverte pour « atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel et diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique, au préjudice des victimes des montages », indique le média local.
Une deuxième enquête pour « vol et menace » a été ouverte à la suite d’une plainte déposée par le lycéen à qui appartient le disque dur.
Notre dossier sur les deepfakes
Comme le rappelle le média local, la diffusion de deepfakes en ligne peut être considérée comme un délit, passible de deux ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.




