
Le ton monte à l’université de Lyon-2. Une cinquantaine d’universitaires ont publié une tribune, diffusée par Le Figaro ce vendredi 18 avril, pour demander la démission de la présidente de la fac, Isabelle von Bueltzingsloewen. « Il faut tirer toutes les conséquences de cette crise : la présidente de l’Université Lyon-2 ne peut pas rester en fonction après un tel reniement des principes fondamentaux de la République universitaire. Nous demandons sa démission », ont écrit les auteurs de cette missive, initiée par Xavier-Laurent Salvador et signée notamment par Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry.
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La directrice de l’université est sous le feu des critiques depuis qu’elle s’est désolidarisée du professeur Fabrice Balanche. Le cours du géographe avait été interrompu le 1er avril dernier par une horde de militants pro-palestiniens qui avaient fait irruption dans l’amphithéâtre où il enseignait. Fabrice Ballanche avait quitté les lieux et avait été traité de « sioniste », « raciste » et « islamophobe ».
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Dans un entretien à la Tribune de Lyon, le 16 avril, Isabelle von Bueltzingsloewen avait réagi à cet incident en accusant le professeur d’avoir tenu des « paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université ». Elle avait également dit « ne pas avoir été étonnée que (cette interruption) tombe sur ce collègue-ci » en raison de ses « positionnements sur Gaza » dont il fait part dans les médias, notamment sur CNews.
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Une « complaisance glaçante »
Après la réaction surprenante de la présidente de l’université, les auteurs de la tribune ont jugé que « l’administration de Lyon-II s’est montrée d’une extrême prudence, puis d’une complaisance glaçante ». « Au lieu de soutenir l’un de ses enseignants agressé dans l’exercice de ses fonctions », Isabelle von Bueltzingsloewen « a choisi de remettre en question sa légitimité scientifique en contestant publiquement sa liberté académique ». Pour les auteurs, il s’agit ainsi d’une « véritable rupture morale » et d’un « acte d’indignité ».
La réaction de la directrice a aussi provoqué une onde de choc chez des personnalités politiques et académiques. L’UFR Temps et Territoires a également dénoncé une « atteinte grave à la liberté académique » au point que l’université a reconnu l’ampleur du problème. « Le mal est fait : le signal envoyé est que l’université recule quand il faudrait résister », est-il encore écrit dans la lettre relayée par Le Figaro.
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Des « forces radicales » s’immiscent à l’université
Les auteurs de la tribune pointent également « un évitement » au sein de l’université Lyon-2, ainsi qu’une « faiblesse institutionnelle qui permet aux forces les plus radicales d’imposer leur loi sur le terrain universitaire ». Ils rappellent en effet que des soirées de rupture du jeûne du ramadan se sont récemment tenues à plusieurs reprises sur le campus.
« Il ne s’agissait pas tant d’exprimer une foi individuelle que de marquer un territoire idéologique et identitaire, prélude à une offensive plus politique », dénoncent-ils. Avant d’apporter une nouvelle fois leur soutien à Fabrice Balanche : « Ce qui s’est passé à Bron n’est donc pas un simple incident : c’est un signal d’alarme. Nous ne laisserons pas l’un des nôtres affronter seul cette offensive. »
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