
Notre époque, qui a vu souffler le vent desséchant du rationalisme le plus agressif à l’égard du spirituel, assiste désormais au mouvement inverse : la science vient à l’appui de la foi, à travers des études qui confirment les données de l’Évangile. C’est le cas de deux linges de la Passion du Christ, vénérés comme de véritables reliques par les catholiques : le Linceul de Turin et la Sainte Tunique d’Argenteuil – laquelle va bénéficier d’une ostension exceptionnelle du 18 avril prochain au 11 mai.
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La Sainte Tunique, portée par Jésus durant sa Passion, est celle qui a été tirée au sort par les soldats lors de la crucifixion, avant d’être récupérée par les premiers chrétiens et de nous parvenir par le biais de Charlemagne. Depuis cent trente ans, les observations des pollens, du textile et du sang de la Tunique fournissent un faisceau d’indices tel, explique clairement l’historien Jean-Christian Petitfils dans La Sainte Tunique d’Argenteuil (Tallandier), qu’il est désormais difficile de douter de son authenticité. Quant à l’analyse au carbone 14, qui faisait remonter les deux linges à plusieurs siècles après l’événement de la Passion, ses limites sont aujourd’hui admises par la plupart des scientifiques, du fait notamment de recherches ultérieures très poussées.
Concernant le Linceul de Turin, qui a recouvert le corps du Christ mis au tombeau, le chercheur André Marion, ingénieur au CNRS, a ainsi découvert une chose étonnante : la reconstitution tridimensionnelle de l’image laissée sur le linge a mis en lumière la superposition presque complète des taches de sang d’Argenteuil avec celles de Turin. Quant à Philippe Boxho, médecin légiste belge qui a réalisé plus de 4 000 autopsies en trente-deux ans de carrière, il se dit fasciné par le mystère de la mort de Jésus-Christ : bien qu’athée, il affirme que « le corps présent sur ce linceul montre toutes les traces de la Passion », telles que décrites par les Évangiles.
Reste cependant une dernière énigme que la science n’a pas élucidée : il n’existe aucune explication satisfaisante pour comprendre comment l’image du Linceul de Turin s’est déposée sur le tissu. Car les caractéristiques optiques de l’image sont étonnantes : elle semble avoir été formée par un rayonnement perpendiculaire au Linceul, comme si celui-ci avait été tendu face au corps. Comme l’écrit le philosophe Frédéric Guillaud dans Et si c’était vrai (éditions Marie de Nazareth), « l’hypothèse d’un phénomène surnaturel n’est donc pas exclue. Si cette hypothèse devait se confirmer, cela ferait du Linceul non seulement un éloquent témoin de la Passion, mais un possible indice matériel du “flash” miraculeux de la Résurrection ».
C’est le pas que la science ne pourra sans doute jamais franchir, mais que la foi, elle, autorise… Dans la nuit de Pâques, le feu nouveau et le chant de l’Exultet viendront ainsi célébrer le « grand passage » des ténèbres à la lumière du Christ ressuscité, source de la vie qui ne craint plus la mort. Comme l’écrit Benoît XVI, la croix n’est donc plus un symbole de mort, mais « le signe lumineux […] de l’immensité de l’amour de Dieu, de ce que nous n’aurions jamais pu demander, imaginer ou espérer : Dieu s’est penché sur nous, s’est abaissé jusqu’à parvenir dans le coin le plus sombre de notre vie pour nous tendre la main et nous attirer à lui, nous ramener jusqu’à lui ».
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