
Le visuel est censé promouvoir le 11e congrès de l’association française de sociologie en juillet prochain. « Nous ne résistons pas à l’envie de partager l’affiche du futur congrès de Toulouse. Les inscriptions commencent bientôt, on vous tiendra au courant », se félicite l’organisation dans une publication sur X. Mais celle-ci a rapidement suscité un tollé sur le réseau social. « Avec ça, difficile de prétendre que la sociologie française n’est pas majoritairement engagée à gauche, tendance radicale », en conclut le politologue Bruno Tertrais.
Publicité
La suite après cette publicité
Et pour cause : on y voit des slogans anticapitalistes et pour la « justice climatique », un homme portant un keffieh – symbole de la cause palestinienne – et un monde qui s’écroule en arrière-plan. Entre autres détails, encore : un individu contrôlant la radioactivité d’un nouvel arrivant en combinaison de protection intégrale. « Comment l’association phare de la sociologie française peut-elle (avec fierté) caricaturer ainsi la discipline ? », questionne le chercheur au CNRS Hervé Joly. « Une nouvelle génération a théorisé l’inscription de l’engagement militant dans la démarche sociologique et les plus radicaux tendent à s’emparer des positions de pouvoir », constate l’historien et sociologue.
La suite après cette publicité
« Cet engagement militant tend, comme l’illustre cette affiche, à orienter les travaux vers de micro-objets sociaux qui représentent le monde tel qu’on voudrait qu’il soit : on mène des recherches sur les Amap et pas sur Lidl, sur l’agriculture urbaine et pas sur la Beauce etc. », poursuit Hervé Joly. Avant d’ajouter : « Cette image donnée de la sociologie par une minorité agissante est désolante parce qu’il y a plein de chercheurs qui font des boulots passionnants et qui méritent bien mieux que cette caricature qui risque de servir à ceux qui veulent tuer les sciences sociales ».
L’association française de sociologie est régulièrement pointée du doigt pour ses prises de position. En juillet 2023, après la mort de Nahel à la suite d’un refus d’obtempérer, elle avait par exemple présenté les émeutes alors en cours comme une colère « légitime des milieux populaires ».
Source : Lire Plus






