
Bis repetita. 2 avril 2005 : le pape Jean-Paul II, 264e successeur de Saint-Pierre, rend l’esprit au terme de l’un des plus longs et riches pontificats de l’histoire. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre de l’époque, décide alors, avec son gouvernement, la mise en berne des drapeaux apposés sur les bâtiments publics, afin de rendre hommage à celui qui allait devenir saint Jean-Paul II. Un geste qui n’a pas plu à… François Bayrou, qui occupait le poste de député et président du parti centriste UDF. « Cela ne correspond pas à la distinction qu’il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques et nationaux », cinglait-il. « Je n’aurais certainement pas pris une telle décision », affirmait sans ciller M. Bayrou.
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« Faire preuve d’une laïcité absolument sans ombre, sans demi-teinte »
L’opinion tranchée du centriste était partagée par le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé les autorités à « faire preuve d’une laïcité absolument sans ombre, sans demi-teinte ».
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Dominique de Villepin assume
Le Parti socialiste et l’UMP avaient quant à eux exprimé leur soutien à la décision du gouvernement Raffarin. « L’heure n’est pas à la polémique, compte tenu de la grande popularité de ce pape et par respect pour les millions de catholiques qui sont en deuil », déclarait ainsi le PS, tandis que l’UMP se disait « choquée par une polémique qui traduit une intolérance d’un autre âge : la laïcité, ce n’est pas la négation de la religion, a fortiori quand cette religion est la première de notre pays ».
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Droit dans ses bottes, le ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin, avait assumé cette mise en berne, tout comme le fait actuellement son successeur Bruno Retailleau : « La mise en berne de l’emblème national afin d’honorer la personne d’un chef d’État décédé dans l’exercice de ses fonctions s’agissant d’un pays proche de la France […] a été appliquée à l’occasion des décès de Pie XII, Jean XXIII et Jean-Paul Ier, comme sous les précédentes Républiques ».
Staline, Nelson Mandela et Elisabeth II
Après le décès du pape François, dimanche 21 avril 2025, l’Espagne, le Portugal, ou encore l’Italie ont décrété plusieurs jours de deuil national. Le gouvernement Bayrou a lui annoncé que les drapeaux tricolores seraient mis en berne le jour de l’enterrement du souverain pontife, ce samedi 26 avril.
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Cet hommage s’inscrit dans la tradition républicaine, en cas de décès du chef d’État d’un pays ami. Elisabeth II, Nelson Mandela et même Staline ont bénéficié de cette marque de respect. Mais l’hommage rendu au pape suscite aujourd’hui l’indignation d’une partie de la gauche, qui y voit une entorse au principe de laïcité.
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