
Le nerf de la guerre. Alors que l’offensive russe dure depuis plus de trois ans et que les États-Unis maintiennent une position de plus en plus floue sur d’éventuels pourparlers de paix, le gouvernement ukrainien explore des pistes jusque-là impensables pour maintenir son économie à flot. Parmi elles, une proposition de loi visant… à retirer la pornographie du champ pénal, détaille Europe 1.
Publicité
L’Ukraine est aujourd’hui l’un des pays les plus restrictifs en la matière. Selon l’article 301 de son Code pénal, produire, diffuser ou simplement posséder du contenu pornographique peut valoir entre trois et cinq ans de prison. Une législation stricte, qui n’empêche pourtant pas l’État d’en tirer déjà certains bénéfices : en 2024, environ 1,6 million de dollars d’impôts ont été perçus sur ces activités.
La suite après cette publicité
Un paradoxe juridique
C’est justement ce paradoxe juridique qui pousse plusieurs parlementaires à vouloir clarifier la situation. Yaroslav Zhelezniak, vice-président de la commission des finances du Parlement, fait partie des instigateurs de cette réforme. L’objectif : modifier l’article 301 pour « garantir que les adultes ne soient pas envoyés en prison pour avoir créé et distribué des vidéos intimes », explique-t-il sur le site The New Voice of Ukraine. Selon lui, ces personnes ne constituent « aucune menace publique » et, mieux encore, la dépénalisation encouragerait les créateurs à déclarer leurs revenus, ce qui renforcerait les recettes fiscales du pays.
La suite après cette publicité
Une logique également défendue par Lesya Mykhailenko, avocate fiscaliste qui accompagne plusieurs créatrices de contenus sur OnlyFans confrontées à des redressements fiscaux massifs. « Le gouvernement ne peut pas tout avoir. Soit, on déclare que cette industrie est immorale et on l’interdit complètement, soit on reconnaît qu’elle ne l’est pas et on la dépénalise », confie-t-elle au New York Times.
Soutenir l’effort de guerre
Déjà soutenu par une vingtaine de députés, dont certains issus du parti présidentiel, le texte a reçu en décembre dernier l’aval de la commission parlementaire chargée de l’application des lois. Il attend désormais son passage devant la Rada, le Parlement monocaméral ukrainien, où il devra obtenir 226 voix sur 450 pour être adopté. Selon Yaroslav Zhelezniak, la majorité des élus seraient déjà favorables à la réforme, malgré les critiques émanant de l’opposition.
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
La plateforme OnlyFans, sur laquelle travaillent de nombreux créateurs ukrainiens, a généré 123 millions de dollars pour eux entre 2020 et 2022 – une croissance fulgurante qui témoigne du potentiel de cette économie parallèle : 8 millions en 2020, 35 millions en 2021, et 80 millions en 2022.
Si la pornographie était dépénalisée, cette activité pourrait rapporter gros à l’État. Un groupe de réflexion financé par l’Union européenne estime ainsi que les recettes fiscales annuelles pourraient atteindre 12,3 millions de dollars (11 millions d’euros). Un coup de pouce non négligeable pour soutenir l’effort de guerre et renforcer les institutions du pays.
Source : Lire Plus






