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Déserts médicaux : la colère monte face à la pénurie de médecins



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26 Avr 2025
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Déserts médicaux : la colère monte face à la pénurie de médecins
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La ville d'Auch, préfecture du Gers, ne compte plus que treize médecins pour un bassin d'environ 36 000 habitants.

« Je suis en colère de devoir me battre pour faire soigner mon fils. » Virginie, 35 ans, est devenue maman en 2023. Très vite, elle soupçonne un début d’asthme chez son nouveau-né. « À Auch, il n’y a plus aucun pédiatre. J’ai pu en trouver un dans la commune voisine mais il ne m’a pas prise au sérieux. » Commence alors un parcours du combattant pour la jeune mère à la recherche d’un spécialiste : « J’ai élargi ma quête à tout le sud-ouest : impossible d’obtenir un rendez-vous. Ni en Occitanie, ni en Nouvelle-Aquitaine. » Elle finit par obtenir une consultation avec un pneumo-pédiatre en visioconférence… « À l’hôpital américain de Neuilly, à 700 kilomètres ! C’est surréaliste. Heureusement que Doctolib existe. »

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Une charge de travail dissuasive

La ville d’Auch, préfecture du département du Gers, ne compte plus aucun pédiatre, plus aucun gynécologue, ni gastro-entérologue, et seulement un ORL. Pour la médecine générale, le constat est encore plus préoccupant : seulement treize médecins sont encore en activité, dont neuf ont plus de 60 ans. « Pour un bassin de vie d’environ 36 000 habitants, c’est alarmant », se désole le Dr Patrick Lachapelle, généraliste et président du Conseil de l’ordre des médecins du Gers. « À la fin 2025, Auch intra-muros comptera moins de dix médecins, alors qu’en 2010 nous étions 28 », constate-t-il. Le médecin, installé dans la ville depuis trente-cinq ans, a vu fondre sa confrérie au fil des années : « Les médecins partent et ne sont pas remplacés. Nous avons beaucoup d’internes qui passent, mais aucun ne reste. » Le Dr Patrick Lachapelle, qui traite seul 2 000 patients, reconnaît que cette charge de travail est dissuasive : « Actuellement, nous avons deux jeunes qui aimeraient s’installer mais ils ont peur. Ils redoutent d’avoir à affronter un tsunami. »

Pour alerter sur la situation, l’Association des médecins du secteur d’Auch (Amsa) a envoyé fin janvier une lettre aux pouvoirs publics les exhortant à agir et à prendre les « mesures qui s’imposent pour rendre la ville attractive aux jeunes médecins ». Une lettre restée sans réponse : « On a l’impression qu’on crie dans le désert, on est dépités », souffle le Dr Patrick Lachapelle. « Si vous saviez le nombre de patients que l’on voit en garde qui nous supplient de les prendre en médecin traitant, c’est dramatique », ajoute le praticien qui a l’âge de la retraite.

Face à cette pénurie, la santé des Auscitains est-elle menacée ? Sans aucun doute pour Véronique Eoche-Duval, représentante de l’Association de citoyens contre les déserts médicaux dans le Gers, qui qualifie la situation d’« intolérable » : « Nous avons des témoignages de femmes qui détectent une petite boule dans leur sein, mais le temps qu’elles trouvent un médecin, la prise en charge intervient trop tard. Comment est-ce possible d’arriver dans un service d’oncologie avec des retards allant jusqu’à neuf mois ? »

Des témoignages de femmes prises en charge trop tardivement

Un sentiment d’abandon et d’injustice ressenti par l’ensemble de la population locale : « J’ai vu la situation se dégrader petit à petit […], c’est honteux de dépenser autant d’argent pour inciter les médecins à venir sans avoir de retour », témoigne Marion Bocquet, mère de deux enfants, sans médecin traitant depuis le départ à la retraite du médecin de famille. « C’est un désert ici, il n’y a rien. Et quand c’est grave, nous n’avons pas le choix, nous devons aller à Toulouse pour nous faire soigner, à 80 kilomètres d’ici ! » abonde Esther. De surcroît, Auch doit composer avec un hôpital vieillissant, qui peine lui aussi à attirer les professionnels de santé. Selon la Chambre régionale des comptes d’Occitanie, le taux de fuite des patients atteint 57 %, un chiffre alarmant attribué au « faible nombre de médecins spécialistes présents » sur le territoire, mais aussi à « l’attractivité des établissements de l’agglomération toulousaine ».

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Une loi contre-productive

Alors, comment inciter de jeunes médecins à s’installer durablement dans ces zones sous-dotées ? Guillaume Garot, député socialiste de Mayenne, a soumis à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane prévoyant notamment d’encadrer l’installation des médecins libéraux, grâce à une autorisation délivrée par l’ARS : accordée automatiquement en zones sous-dotées et conditionnée dans les zones sur-dotées. Une mesure phare contestée par l’ensemble des médecins libéraux, internes et étudiants en médecine. « Une loi contre-productive, assure le Dr Patrick Lachapelle. Ce n’est pas en forçant les gens qu’on arrive à quelque chose […] Cette loi est électoraliste et en dehors de la réalité. »

L’ordonnance du docteur Bayrou

Soucieux d’éviter un mouvement de grève pénalisant, le Premier ministre propose de remplacer la contrainte d’installation des médecins par « un pacte de lutte contre les déserts médicaux ». Tous les médecins généralistes et spécialistes seraient contraints d’assurer quelques jours de consultation par an dans des déserts médicaux. Les praticiens volontaires recevront des incitations financières et ceux qui se dérobent, des pénalités. Ces « missions de solidarité territoriale individuelles » débuteront dès 2025, et devraient permettre d’assurer 30 millions de consultations par an au sein de zones sous-dotées, selon le gouvernement.

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