
La crise diplomatique entre Paris et Alger ne s’apaise pas. Comme le rapporte Le Point ce vendredi 25 avril, le nombre d’éloignements d’individus que la France veut expulser vers l’Algérie a largement baissé, en passant à moins de dix par semaine. Si l’Algérie doit reprendre les ressortissants pour qui un laissez-passer consulaire (LPC) a déjà été délivré, le pouvoir en délivre de moins en moins pour les individus incarcérés dans des centres de rétention administrative (CRA). Ces personnes retenues en CRA sont pourtant considérées par la France comme dangereuses et pouvant faire l’objet de troubles à l’ordre public.
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Un ordre de l’ambassade
Pour les Algériens identifiés par les autorités, la délivrance d’un LPC est plus simple et se fait sur dossier via la préfecture. Cependant, pour les ressortissants dont l’identité est incertaine, une audition doit être menée au CRA par une autorité consulaire. Mais depuis plusieurs semaines, ces autorités ne daignent plus se rendre en CRA pour effectuer ces auditions.
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Par conséquent, il n’y a « pas de délivrance de LPC, pas d’entretien, pas de réponse aux sollicitations des préfectures » depuis février dans de nombreuses villes de France, comme Lyon, Grenoble ou Saint-Etienne, révèle un document qu’a pu consulter Le Point. Même situation à Lille, où les entretiens consulaires ont cessé depuis le 12 mars. Le journal cite aussi le cas de Bordeaux, où le vice-consul n’a pas assisté aux auditions depuis le 20 mars.
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Le rapport précise que, dans la zone sud, « aucun consulat n’a communiqué d’écrit officiel pour indiquer le motif, mais il semblerait qu’ils agissent sur instructions de leur ambassade ».
Un risque d’engorgement des centres ?
Depuis l’affaire Doualemn, qui a provoqué de réelles crispations diplomatiques entre Paris et Alger, l’Algérie n’hésite pas à bafouer l’accord bilatéral de 1994, qui prévoit que la France n’a pas à demander de LPC pour renvoyer un Algérien détenteur de documents d’identité.
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En France, le risque est grand de voir les CRA rapidement engorgés. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, indiquait mercredi à BFMTV que parmi « 95 % des profils qui sont des profils dangereux » placés en CRA, « 43 à 44 % de cette population dangereuse » est Algérienne, soit environ « 600 personnes ».
La situation semble pour l’instant être maîtrisée grâce à l’intensification des éloignements vers le Maroc, avec qui la France a accéléré ses échanges. Sur le long terme, l’une des solutions serait d’allonger la durée de la rétention de 90 à 210 jours. L’entrée en fonction d’ici 2026 des trois nouveaux centres de rétention à Bordeaux, Dijon et Dunkerque est aussi particulièrement attendue par les autorités. D’après les informations du Point, Beauvau songerait aussi à mettre en place des CRA moins sécurisés pour les individus sous OQTF qui ne sont pas considérés comme dangereux et qui ne présenteraient pas de risque pour la sécurité.
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