12 mars 2013 : L’élection
Au deuxième jour du conclave qui suit la démission de Benoît XVI, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, est élu et devient le 266e pape. Venu « du bout du monde », il choisit le prénom de François d’Assise, « Il poverello », plaçant son pontificat sous le signe de l’attention aux plus pauvres. Il impose d’emblée son style simple et direct, se présentant comme « l’évêque de Rome » et demandant aux fidèles de prier pour lui.
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9 juillet 2013 : Lampedusa et l’immigration
Quatre mois après être devenu le successeur de Pierre, François consacre son premier voyage pontifical à l’immigration. Sur l’île méditerranéenne de Lampedusa, il dénonce « la mondialisation de l’indifférence » qui fait de la traversée « une route vers la mort ». Une prise de position forte qui sera une constante durant son pontificat.
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11 juillet 2013 : Abus sexuels et finances, le lancement des réformes
François refond dans la foulée le Code pénal du Vatican, avec un décret qui renforce les sanctions pour tout acte de pédocriminalité, mais aussi de corruption ou de blanchiment. En mars 2014, une commission pontificale pour la protection des mineurs sera créée, en réponse aux scandales d’abus sexuels impliquant des membres du clergé. Elle affirme la volonté de renforcer la protection des enfants et des personnes vulnérables au sein de l’Église catholique et de restaurer la crédibilité de l’institution sur ces questions. Son manque de pouvoir contraignant et la lenteur des réformes seront néanmoins critiqués ; Marie Collins, victime d’abus et membre de la commission, en démissionne, dénonçant des blocages internes et un manque de volonté d’agir au sein du Vatican.
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La lutte contre ces crimes se poursuit en 2018 avec une Lettre au peuple de Dieu, dans laquelle François alerte sur le lien entre abus sexuels, abus de pouvoir et abus de conscience. En 2019, il convoque un sommet consacré à la pédocriminalité dans l’Église.
Côté finances, le pape met en place un dicastère chargé de superviser les activités économiques et administratives du Saint-Siège, réforme l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR), et lance l’assainissement et la modernisation de la « banque du Vatican »pour accroître la transparence financière.
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Ces deux dossiers brûlants, abus sexuels et finances, avaient été ouverts par son prédécesseur Benoît XVI, et les « loups » qu’il avait évoqués y faisaient probablement allusion. « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups », avait lancé Benoît XVI au lendemain de son élection.
17 décembre 2014 : Artisan de la réconciliation entre les États-Unis et Cuba
Le souverain pontife fête son 78e anniversaire ce jour-là, mais surtout le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, qui vient d’être officialisé par Barack Obama et Raul Castro. Durant de longs mois de négociation, le premier pape latino-américain y a beaucoup œuvré.
Sur la scène diplomatique, le Saint-Siège signera aussi un accord « historique » en septembre 2018 avec la Chine, encore renouvelé en octobre 2024, pour mettre fin aux nominations d’évêques approuvés par le Parti communiste mais pas par le pape. En partie persécutés, les catholiques chinois représentent environ 1% de la population, soit 12 millions de fidèles.
Les appels répétés à la paix de François, notamment entre la Russie et l’Ukraine, comme au Proche-Orient, en particulier dans le conflit entre Israël et le Hamas, ont fait l’objet de vives critiques.
24 mai 2015 : L’encyclique Laudato Si
La première encyclique du pontificat, Lumen Fidei, publiée en 2013, reprenait les travaux de Benoît XVI sur la foi. Laudato Si est la deuxième, la première personnelle du pape François, et connaît un fort retentissement. L’évêque de Rome y expose la nécessité urgente de protéger l’environnement et appelle à une « écologie intégrale » : « tout est lié », justice sociale et préservation de la nature. En 2020, dans sa troisième encyclique Fratelli tutti, il promeut la fraternité et l’amitié sociale, exhortant à dépasser les divisions pour construire un monde plus juste et solidaire. Suiva enfin Dilexit nos (Il nous a aimés), consacrée au Sacré-Cœur, en 2024. D’autres textes marqueront son règne, notamment l’exhortation apostolique Amoris laetitia, publiée en 2016, qui aborde des questions liées à la famille et à la vie conjugale, ouvrant la voie à un discernement pastoral pour l’accès aux sacrements des divorcés remariés.
12 février 2016 : Rencontre avec le patriarche orthodoxe
François est mort au lendemain d’une fête de Pâques dont la date coïncidait pour les catholiques et les orthodoxes, comme un écho œcuménique à cette rencontre historique de 2016, qui n’était jamais arrivée depuis le schisme de 1054 : le successeur de saint Pierre et le patriarche orthodoxe russe Kirill se retrouvent à Cuba, et l’Église d’Orient et Rome déclarent à travers leurs représentants vouloir œuvrer à l’unité entre tous les chrétiens.
Côté dialogue interreligieux, François rencontrera 2019, à Abou Dhabi le cheikh Ahmed al-Tayeb, grand imam sunnite de l’institut égyptien Al-Azhar, pour manifester un « pas en avant » dans le dialogue avec l’islam. En 2021, il se rendra en Irak, une première pour un pape, et rencontrera chrétiens et musulmans lors de son voyage apostolique.
19 novembre 2017 : Première journée mondiale des pauvres
Dès son élection, François a fait un mantra de son souhait d’une « église pauvre, pour les pauvres » et son pontificat sera riche en événements et actions qui leur seront dédiées. En 2017, il crée une journée mondiale des pauvres, fixée depuis au 33e dimanche du temps ordinaire, juste avant la fin de l’année liturgique.
12 février 2020 : Synode en Amazonie, pas d’exception au célibat des prêtres
Le synode pour l’Amazonie ouvre une réflexion sur les défis écologiques et pastoraux de cette région, et illustre l’attention aux peuples autochtones qui fut un des fils rouges du pontificat. Le pape y fait une déclaration très attendue sur un sujet brûlant pour l’Église, l’éventuelle ordination d’hommes mariés. Elle était réclamée, tout comme la possibilité que des femmes deviennent diacres, par les évêques d’Amazonie, pour pallier le manque de prêtres. Le pape écarte cette option, à la grande déception de ceux qui voyaient en ce jésuite un progressiste qui ouvrirait cette voie.
Sur le mariage catholique, François impulsera une facilitation des procédures pour les fidèles souhaitant faire reconnaître la nullité de leur mariage, sans pour autant ouvrir un « divorce chrétien ». Fin 2020, après avoir une déclaration laissant croire que François était favorable à une union civile pour les couples homosexuels, le Vatican précise dans une note interne que le mariage entre un homme et une femme n’est pas remis en cause.
16 juillet 2021 : Il tourne le dos aux « tradis »
Son prédécesseur Benoît XVI avait redéfini et assoupli le cadre des célébrations en rite tridentin, renouant avec les catholiques traditionalistes. À rebours, François publie en 2021 le motu proprio Traditionis Custodes qui restreint l’usage de la messe en latin et est vécu par les « tradis » comme un désaveu.
19 mars 2022 : Réforme de la Curie romaine
Promulgation de Praedicate evangelium, une constitution apostolique qui entend réformer en profondeur le gouvernement du Vatican. Après avoir ciblé la curie à de nombreuses reprises en des termes très sévères, il s’attaque à ce serpent de mer, sur lequel avaient buté ses prédécesseurs. Le pape n’a cessé d’encourager une gouvernance plus collégiale au sein de l’Église, notamment en renforçant le rôle des synodes des évêques, permettant une plus grande participation des laïcs et des femmes aux processus décisionnels. La fin de son pontificat sera marquée par la promotion de la synodalité, qu’il définit comme « la manière dont les gens dans l’Église apprennent et écoutent les uns les autres et prennent une responsabilité partagée pour proclamer l’Évangile ». François a aussi nommé des femmes à des postes de responsabilité au sein du Vatican et ouvert des réflexions sur leur participation accrue à la vie de l’Église.
Août 2023 : Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne
Le pape François avait lancé son pontificat avec les JMJ de Rio de Janeiro en 2013, dont la messe de clôture sur la plage de Copacabana avait marqué les mémoires. Après Cracovie en 2016 et Panama en 2019, les JMJ de Lisbonne resteront comme les dernières de son pontificat. Lors de ses enseignements, le pape rappelle l’universalité de l’Église et terminera son homélie en reprenant le fameux mot de Jean-Paul II : « N’ayez pas peur, n’ayez pas peur, courage, n’ayez pas peur ! ».
26 avril 2025 : Funérailles à Saint-Pierre de Rome
Cinq jours après sa mort survenue lundi 21 avril, François est enterré le samedi 26 avril 2025. La messe de funérailles débutent à 10 heures, place Saint-Pierre. Plus de 200 000 personnes sont attendues, cardinaux, évêques, prêtres et religieux, une cinquantaine de chefs d’État, et une foule de fidèles ordinaires, qui pour beaucoup sont venus à Rome pour les cérémonies du jubilé. Giovanni Battista Re, doyen du collège des cardinaux, préside la messe. Comme l’a souhaité François, son corps sera ensuite inhumé à Sainte-Marie-Majeure, basilique pontificale qu’un cortège funèbre ralliera au terme d’un parcours de quatre kilomètres dans Rome. La cérémonie, retransmise en mondovision, doit s’achever autour de 14 heures.
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