Alors qu’un appel à rassemblement place de la République à Paris « contre l’islamophobie » est lancé pour ce dimanche 18 heures, quarante-huit heures après le meurtre d’Aboubakar, un fidèle musulman, tué vendredi matin dans une petite mosquée du Gard, l’homme suspecté du meurtre et « potentiellement extrêmement dangereux », est toujours en fuite ce dimanche matin.
Ouverte pour homicide vendredi, l’enquête sur ce drame est menée depuis samedi pour assassinat, soit meurtre avec préméditation, a précisé le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini. Des perquisitions ont été menées samedi dans le Gard et dans le département voisin de l’Hérault, selon une source proche du dossier.
Que s’est-il passé ?
Vendredi, le suspect avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises : « Je l’ai fait […] » et tenant des propos insultants envers l’Islam. Le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, a confirmé ces propos à l’AFP, précisant qu’il était désormais « primordial » d’interpeller au plus vite le suspect, « potentiellement extrêmement dangereux » : dans ses « propos très décousus », sur sa vidéo, l’homme aurait en effet « manifesté son intention de recommencer », a expliqué le magistrat.
La victime, Aboubakar, jeune homme d’une vingtaine d’années venu du Mali et installé à La Grand-Combe depuis quelques années, était venu comme chaque semaine faire le ménage dans la mosquée avant la prière du vendredi, quand il a été agressé. Selon les images des caméras de télésurveillance de la mosquée, décrites à l’AFP par le procureur d’Alès, le jeune homme aurait engagé une discussion avec son futur agresseur, qu’il ne connaissait a priori absolument pas. Et c’est alors qu’il semblait lui montrer les gestes requis pour prier, sur le tapis de la salle de prière, que son meurtrier aurait « brusquement » sorti un couteau et aurait commencé à le frapper, lui assénant entre 40 et 50 coups, avec « une très grande froideur » et une « grande maîtrise de lui ».
Né à Lyon, issu d’une famille bosnienne
Les éléments officiellement communiqués sur le suspect sont pour l’instant peu nombreux : il est né à Lyon en 2004. « Olivier A. » est de nationalité française, issu d’une famille bosnienne et, selon le Parisien « gitane », dont une partie réside dans le Gard. Les enquêteurs ne savent pas où le suspect réside et il n’est pas connu de la justice ni des services de gendarmerie.
Il serait sans emploi. Selon le Parisien, le jeune homme passe une bonne partie de son temps à jouer à des jeux vidéo. Le suspect ne connaissait « manifestement » pas la victime, a également indiqué au Parisien le procureur Abdelkrim Grini.





