
Une raquette sans cordes, avec des trous qui permettent de renvoyer la balle sans trop de résistance, un jeu en double et sur un terrain plus petit, la liberté de taper de n’importe où, y compris en profitant des rebonds sur les murs ou les grillages, cet astucieux mélange de tennis et de squash a trouvé son public. « Le padel séduit par sa simplicité et son côté convivial. C’est un sport qui permet à chacun de se dépasser tout en s’amusant », explique Stéphanie Cohen-Aloro, directrice de la discipline à la Fédération française de tennis (FFT). Notre objectif est d’accélérer sa croissance, car il se développe presque sans nous. Il était essentiel de prendre le virage. » Mais en gardant le volant.
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Sous le giron de la FFT depuis 2014, le nombre de pratiquants du padel a quasiment quadruplé ces quatre dernières années avec plus de 550 000 licenciés aujourd’hui. Mais on est encore loin des six millions de joueurs recensés en Espagne qui, dans les années 1980, a été le premier pays d’Europe à importer ce jeu imaginé par un jet-setter mexicain*. Les pays d’Amérique latine, la Suède ou encore l’Italie connaissent également une croissance exponentielle qui interpelle – notamment Novak Djokovic, volubile sur le sujet en juillet dernier à Wimbledon. « Aujourd’hui, le padel émerge et grandit. Les gens se moquent un peu et disent : ‘‘Oui, mais le tennis est le roi de tous les sports de raquette.’’ C’est vrai. Mais le tennis est en danger. Si on ne fait pas quelque chose, globalement, collectivement, il va convertir tous les clubs de tennis en padel… Car c’est plus rentable. »
70 % des pratiquants ne viennent pas du tennis
Y a-t-il vraiment une menace de cannibalisation ? « Non, et d’ailleurs, pourquoi vouloir les opposer ? se demande Arnaud Di Pasquale, ancien tennisman professionnel, aujourd’hui directeur du tournoi Alpine Paris Major Premier Padel**. C’est totalement complémentaire et ça redynamise les clubs. » Pour accompagner cette pratique, la FFT a mis en place un diplôme de moniteur spécialisé mais aussi un centre national pour former les futurs champions, qui ouvrira ses portes en septembre à Vichy. « On vit dans une société qui prône le ‘‘tout, vite et maintenant’’, ajoute Di Pasquale. Au padel, tu peux assouvir ce besoin car tu progresses très rapidement. Mais ce qui est génial par-dessus tout, c’est de te sentir super bon à chaque fois que tu sors du terrain. C’est un booster fantastique pour la pratique. »
La passion est contagieuse : près de 920 clubs sur 2 800 pistes dédiées (le nom des terrains) accueillent toujours plus d’amateurs qui, pour 70 % d’entre eux, ne viennent pas du tennis. Dernier marqueur encourageant, six sponsors historiques de Roland-Garros vont parrainer l’édition 2025 du Paris Major. « On est au début d’une aventure un peu folle, conclut Di Pasquale. Il ne nous manque plus que des stars charismatiques capables de rayonner sur toute la planète avec la même puissance qu’un Federer ou un Nadal. » Et de tous les pays, pourrait-on ajouter ; l’Espagne et l’Argentine écrasent aujourd’hui la concurrence au plus haut niveau, et le premier Français, Thomas Leygue, ne pointe qu’au 91e rang mondial tandis que la première française Alix Collombon est 29e.
*Créé en 1969 par un joueur de pelote basque mexicain, Enrique Corcuera, le padel s’est développé en Espagne grâce à l’ex-champion de Wimbledon, Manolo Santana.
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**Troisième édition, du 8 au 14 septembre à Roland-Garros, avec les meilleurs joueurs du monde. tickets.parispadelmajor.com/fr
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