L’essentiel
- Une information judiciaire a été ouverte contre Olivier Hadzovic, soupçonné d’avoir tué Aboubakar Cissé dans une mosquée à La Grand-Combe, pour « meurtre aggravé par la préméditation et la circonstance de commission à raison de la race ou de la religion ».
- Un mandat d’arrêt européen a été émis pour permettre à la justice française d’interroger et potentiellement mettre en examen le suspect, actuellement en Italie, dans un délai qui « pourra varier de quelques jours à quelques semaines ».
- Une commission rogatoire a été délivrée aux services de gendarmerie et de police pour enquêter sur les circonstances exactes du passage à l’acte.
Au lendemain de l’interpellation d’Olivier Hadzovic en Italie, une information judiciaire a été ouverte par la procureure de la République du tribunal judiciaire de Nîmes à son encontre. Il est soupçonné d’avoir tué d’une quarantaine de coups de couteau Aboubakar Cissé, vendredi à 9h30, dans la mosquée Khadija à La Grand-Combe (Gard).
Si les faits se sont produits sur le ressort du tribunal d’Alès, celui de Nîmes est compétent en qualité de pôle criminel. L’acte de saisine du magistrat instructeur évoque des « faits de meurtre aggravé par la préméditation et la circonstance de commission à raison de la race ou de la religion », précise la procureure de la république de Nîmes, Cécile Gensac. Il mentionne également des faits « de soustraction d’un criminel à des recherches ou à son arrestation ». Le mis en cause a démenti aux autorités italiennes avoir agi par haine de l’islam. Il a indiqué aux enquêteurs « avoir tué la première personne qu’il a trouvée » sur son chemin, selon son avocat Giovanni Salvietti et « n’a rien dit contre l’islam, ni contre les mosquées ».
Olivier Hadzovic a fait l’objet de la diffusion d’un mandat d’arrêt européen. Celui-ci va permettre à la justice française de le faire traduire devant le magistrat instructeur en vue de son interrogatoire de première comparution. Puis à sa mise en examen, assortie de mesures de sûreté. Le délai « est encore indéfini » et dépendra des autorités italiennes, mais aussi des recours possibles du suspect. Il pourra « varier de quelques jours à quelques semaines », précise Cécile Gensac.
La procédure judiciaire « devrait se conclure d’ici mercredi et ça devrait être une formalité », a toutefois précisé Giovanni Salvietti. Son client « a déclaré hier qu’il souhaite revenir en France et j’imagine qu’il confirmera ça ».
Parallèlement, la commission rogatoire a été délivrée par le magistrat instructeur aux services de gendarmerie et de police. Elle permettra d’investiguer sur les circonstances exactes du passage à l’acte. En attendant, en Italie, les autorités cherchent un endroit où il n’y aurait pas de contact possible entre lui et des détenus musulmans, par peur des représailles.




