En dévoilant, le 25 avril, sa collaboration avec Ezra Petronio, l’un des directeurs artistiques les plus influents du monde, la Maison Messika entame une nouvelle ère de son histoire. « 2025 célèbre ses 20 ans et ouvre un nouveau chapitre avec Ezra. Son regard met en lumière l’alchimie entre le style, la féminité et le bijou Messika, se réjouit Valérie Messika, fondatrice de la maison du même nom. On a atteint une taille d’entreprise importante. Plus que jamais il faut s’entourer des bonnes personnes qui perçoivent le secret et la magie de cette maison, et mettre le curseur au bon endroit ! »
Et pour cause, ce tournant stratégique s’accompagne d’objectifs ambitieux : outre un nouveau navire amiral qui ouvrira fin juin sur la prestigieuse Madison Avenue, à New York, la maison ambitionne de doubler le nombre de ses boutiques dans les cinq ans à venir dans le monde, avec notamment des investissements importants prévus en Inde et en Asie du Sud-Est, où la marque est encore peu présente. De quoi assurément poursuivre sa forte croissance entamée dès sa naissance en 2005 !
En à peine deux décennies, la maison française s’est fait une place de choix dans l’univers concurrentiel des bijoux de luxe. Illustration de ce succès : Messika compte 600 points de vente dont 90 boutiques dans 85 pays, avec une constante augmentation à deux chiffres de son chiffre d’affaires. Comment une marque indépendante et familiale a-t-elle réussi le pari fou d’émerger dans ce secteur codifié, dominé majoritairement par de puissants groupes de luxe internationaux ? Petit retour au début des années 2000. « À l’époque, je trouvais qu’il n’y avait pas d’offre pour les jeunes, le diamant était inaccessible, se souvient Valérie Messika. Ces bijoux de luxe étaient cantonnés à un style classique, voire désuet, qui ne me donnait pas envie d’acheter. J’ai commencé par imaginer des pendentifs pour mes copines et moi, moins “sacrés” que la bague, le côté sexy en plus ! »
Ainsi la jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années à l’époque, se lance dans le projet ambitieux de révolutionner les codes des bijoux en diamants. Nouveaux designs, nouvelles techniques… « Je me suis mise à fabriquer des bijoux de peau, confortables, féminins et faciles à porter au quotidien au même titre qu’un accessoire de mode, relate la créatrice qui dit avoir trouvé son inspiration dans l’enfance. J’ai voulu retrouver la sensation de la pierre sur la peau, celle que j’avais lorsque mon père me donnait des diamants à trier lorsque j’étais petite… »
Rendre le diamant accessible
Cet héritage familial est au cœur de l’ADN de la maison. André Messika est un diamantaire réputé dans le milieu depuis les années 1970 : « Je rentrais toujours à la maison avec plusieurs diamants dans la poche, confie-t-il, et comme je n’étais pas vraiment un adepte des jeux de société, je partageais cette passion avec ma fille… J’aspirais plus ou moins consciemment à ce qu’elle reprenne un jour le flambeau », se souvient avec émotion le charismatique patriarche, disant redouter « que sa fille ait grandi avec ce poids sur les épaules ». L’héritage n’est pas un fardeau pour la jeune femme qui se réjouit d’avoir appris l’entrepreneuriat et la passion de ce métier « aux côtés de ce personnage inspirant et bourré d’énergie ».
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Mais son destin était ailleurs : « J’ai réalisé que le négoce n’était pas pour moi et je me suis progressivement découvert une âme créative… » Ainsi est née la marque Messika, et André, lui, s’est fait un prénom. Le fringant septuagénaire est toujours le fournisseur exclusif des diamants de la maison, où on aime décidément travailler en famille. « Mon mari, Jean-Baptiste Sassine, est le directeur général de Messika. On travaille ensemble depuis le début. Il s’occupe de la partie business et développement, il a un instinct très fort du marché, on se complète parfaitement ! » sourit la fondatrice.
D’intuition, Valérie Messika ne manque pas ; son père la qualifie de « hors norme ». Elle sait capter l’air du temps et fait preuve d’audace. En 2007, le concept le Move – des diamants en serti clos qui coulissent sur un ingénieux système de rails –, devient emblématique. La maison a trouvé l’une de ses premières signatures joaillières. Pour ses 10 ans, pas de fête pour célébrer l’anniversaire, mais mieux que cela. Elle ouvre sa première boutique à Paris, rue du Faubourg-Saint-Honoré, et lance sa première collection de haute joaillerie.
En huit ans à peine, Messika est passée de dix sets de haute joaillerie à plus d’une trentaine de parures présentées lors de son défilé annuel, qui rassemble les stars les plus en vue. De Kendall Jenner, égérie de la maison, en passant par Rihanna ou Kate Moss. Sans oublier Beyoncé, qui a flashé un jour sur une bague Messika dans la vitrine de son hôtel, la portant pour une visite médiatisée du Louvre. « On a découvert les photos de Beyoncé pointant La Joconde avec la bague que j’avais dessinée à son index, on n’en revenait pas, se souvient Valérie Messika. On a eu énormément de chance, ça nous a beaucoup portés ! » La chance ne sourit qu’aux audacieux.
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