Cette semaine, de nombreux Français, travailleurs pauvres, constatent avec désespoir qu’il ne leur reste plus rien sur leur compte bancaire. Leur salaire, versé il y a quelques jours seulement, ne suffit même plus à combler un déficit qu’ils traînent souvent depuis des mois, voire des années. Ces hommes et ces femmes, qui s’efforcent de se déplacer chaque jour pour gagner leur vie, sont souvent perdus dans ce cycle sans fin. Ils se battent pour garder la tête haute en journée, mais tombent en larmes la nuit, hantés par la peur de l’avenir.
Des nuits passées à réfléchir, pris au piège par l’effroi pour leurs familles. Cette incertitude conduit souvent les salariés à rechercher des échappatoires pour affronter la réalité : alcool, tabac, antidépresseurs. Les maladies ne tardent pas à apparaître, accompagnant ces angoisses : dépression, obésité, cancers, maladies cardiovasculaires, burn-out, troubles sévères du sommeil, maladies auto-immunes. Affronter les difficultés au travail exige une maîtrise de soi et une résilience face au harcèlement de plus en plus fréquent, menaçant de les plonger dans un épuisement total. Payer une garde d’enfant avec un salaire qui ne le permet pas, s’organiser pour déposer ou chercher son enfant à l’école, tout devient de plus en plus laborieux, coûteux et difficile.
Le salaire s’évapore aussi dans le logement : loyers qui augmentent, prix de l’électricité qui flambent, et faire les courses devient une source de frustration alors que le budget se resserre. Le travail ne paie plus. On doit travailler plus pour obtenir le même salaire net qu’il y a quelques années. En travaillant, chacun espère pourtant améliorer son niveau de vie au fil des ans, donner un bon exemple à ses enfants en montrant que le travail acharné permet d’accéder à une meilleure qualité de vie, mais ces idéaux s’effondrent. Notre société n’est plus fondée sur le travail et le mérite. Certains jeunes adultes vont jusqu’à regretter de s’être investis dans les études avec un bac plus cinq, et recherchent un travail qui pourrait les rémunérer à hauteur de leurs sacrifices.
Le travail ne paie plus…Le pouvoir d’achat des travailleurs ne cesse de décliner. Si nos parents parvenaient à améliorer leur niveau de vie au fil des années de labeur, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les efforts pour gagner son salaire ne se reflètent plus sur la fiche de paie. Après la crise des Gilets jaunes en 2018 et celle des agriculteurs en 2024, quelle sera la prochaine révolte ? 50 % des travailleurs à plein temps en France gagnent moins de 2 000 euros. Il leur est difficile d’adhérer au discours du 15 avril du Premier ministre François Bayrou, affirmant que « les Français ne travaillent pas assez ».
Il y a tant de questions à aborder sur le travail, notre niveau de vie, les charges patronales ou le pouvoir d’achat des Français, en ce 1er-Mai, jour de la fête des travailleurs. C’est l’occasion idéale de crier pour ceux qui souffrent en silence. Mais qui s’est réellement engagé pour souligner ces interrogations existentielles sur le travail des Français, leurs conditions de vie et un avenir compromis ? Les petites voix, peu représentées dans les entreprises, qui devraient s’élever comme celle de la CGT, ont perdu leur crédibilité depuis longtemps, surtout depuis qu’elles ont appelé au boycott de chaînes de télévision ou envahi l’Assemblée nationale pour dénoncer l’enquête du magazine Frontières. Elles restent plus engagées donc à condamner des Français, ignorer leur réalité, qu’à les défendre.
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La gauche est-elle encore pour le travail ?
La fête des travailleurs prise en otage Il y a deux leçons à retenir de cette fête des travailleurs. La première, c’est qu’une partie de la gauche s’est concentrée sur ses propres querelles. Une extrême gauche s’en prenant à une gauche à qui elle a vendu son âme pour un plat de lentilles. À chaque élection, elle s’unit, puis renie son propre mariage. L’extrême gauche a voulu rappeler à la gauche qu’elle n’est rien sans elle, que sa force et sa voix se sont évanouies. En guise de symbole, après avoir été évincé de la marche en soutien à Aboubakar Cissé, tué à la mosquée de La Grand-Combe, Jérôme Guedj a encore été « exfiltré » de la manifestation du 1 er-Mai. Antisémitisme et humiliation de la gauche traditionnelle. Le stand du PS a également été attaqué par des black blocs : ces milices mystérieuses bien connues, qui agissent en toute impunité. Ces milices qui illustrent l’émergence d’un nouveau fascisme postmoderne qui stigmatise tout ce qui n’est pas en phase avec lui, le traitant de fascisme afin de mieux avancer masqué. L’extrême gauche a donc pris en otage le 1 er-Mai. La gauche est-elle encore pour le travail ? Écoute-t-elle ceux qui cherchent une voix pour les défendre et améliorer leurs conditions de vie ?
La seconde leçon réside dans la prise en otage des revendications françaises au profit de celles de la Palestine. Une cause qui mérite d’être défendue, mais était-ce le lieu ? Le moment ? Les préoccupations des Français, ô combien importantes, ont-elles eu des porte-drapeaux dignes de ce nom ? La gauche a-t-elle abandonné ses enfants pour se concentrer sur d’autres causes ? Ces drapeaux sont-ils venus étouffer le quotidien des Français ? Un drapeau reste un symbole fort : une identification, une célébration, une nationalité, un territoire, une politique, une révolte, une guerre. Au lieu de drapeaux français pour célébrer la traditionnelle fête du travail, on a pu voir une succession de revendications : le groupe « Gay Pride », le groupe « drapeaux palestiniens », le groupe des « casseurs antifas » : un carnaval militant venu éclipser le quotidien des Français qui travaillent.
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