Alors que notre société vacille, minée par une crise de sens et un éclatement de la cohésion nationale, une loi sur la fin de vie va être débattue au Parlement. Derrière le vernis d’une « liberté de mourir » se cache un basculement anthropologique majeur, une réalité brutale : la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie.
Mais disons-le clairement : nous comprenons profondément la détresse de ceux qui vivent, chaque jour, la fin de vie. Nous entendons les familles bouleversées, parfois acculées par des mois de combat contre la maladie. Ces souffrances traversent le corps comme l’âme. Vouloir une délivrance doit être accueilli avec gravité, humilité et compassion.
C’est pourquoi nous devons garantir à chacun une fin de vie sans isolement, sans désespoir : voilà le vrai devoir. Non pas en abrégeant la vie, mais en l’accompagnant pleinement par le soin. Une société qui légalise le suicide assisté ou l’euthanasie ne se libère pas : elle abdique.
Le rôle du médecin est de soigner, d’apaiser, d’accompagner. Lui confier le devoir de donner la mort, c’est dévoyer sa mission. Demander à ces soignants de tuer, c’est vouloir diluer la compassion dans l’abandon, faire de la fin de vie une mise à l’écart. Beaucoup, notamment en soins palliatifs, s’y opposent, car leur médecine a renoncé à l’acharnement médical, mais pas à soigner.
Nous ne pouvons proposer la mort, lorsque le soin n’est pas assuré pour tous. Vingt départements sont aujourd’hui sans unité dédiée. Quelle liberté y a-t-il alors à « choisir la mort » quand on est seul, abandonné, sans soins ? Ce prétendu droit ne sera jamais qu’un miroir aux alouettes pour les plus faibles : les personnes âgées, handicapées, isolées, qui finiront par intérioriser l’idée que leur dignité passe par leur disparition.
La suite après cette publicité
Ce débat n’est pas sociétal : il est civilisationnel
Les exemples étrangers nous alertent : du Canada aux Pays-Bas, les critères d’euthanasie s’élargissent inexorablement. Maladies chroniques, souffrances psychiques, lassitude d’exister. Ce qui fait notre humanité, c’est le regard porté sur l’autre, même fragile, même mourant. Donner la mort n’est pas une politique de santé : c’est une résignation.
Ce débat n’est pas sociétal : il est civilisationnel. Dans une époque où l’individualisme pousse à l’extrême, nous devons tenir bon sur les valeurs essentielles : la vie humaine n’est pas un bien disponible et la médecine ne peut devenir le bras armé du désespoir.
Nous, députés de la nation, avons une responsabilité historique, empêcher que la France compte demain parmi les rares pays qui ont légalisé l’administration de la mort dans le monde. Nous appelons chacun à un sursaut de conscience, à une réflexion profonde sur ce que nous sommes et sur ce que nous voulons transmettre. Pas une société du tri et du renoncement, mais une société de l’attention et de la fidélité à la vie.
Éric Ciotti, président de l’UDR ; professeur Laurent Castillo, député européen ; Hanane Mansouri, députée ; Alexandre Allegret-Pilot, député ; Charles Alloncle, député ; Brigitte Barèges, députée ; Bernard Chaix, député ; Marc Chavent, député ; Olivier Fayssat, député ; Bartolomé Lenoir, député ; Maxime Michelet, député ; Éric Michoux, député ; Sophie Ricourt-Vaginay, députée ; Vincent Trébuchet, député ; Gérault Verny, député.
Source : Lire Plus





