Qui veut vraiment sauver la planète ? Certainement pas les bureaucrates de Bruxelles qui, depuis leur tour d’ivoire, imposent à l’Europe une décarbonation accélérée sans se soucier des conséquences. Le rapport, fruit de plusieurs mois d’enquête et d’auditions, que vient de remettre le député Guillaume Bigot, révèle une vérité que la Commission européenne préfère taire : le Pacte vert est l’archétype d’une politique déconnectée des réalités, qui se résume en quatre « i » : irréaliste, injuste, insoutenable et inefficace.
Ce pacte est fondamentalement irréaliste. En 2021, la Commission a relevé ses objectifs de décarbonation de – 40 % à – 55 % sans la moindre étude d’impact sérieuse. Les experts auditionnés sont formels : « Ces 55 % sont inatteignables à l’horizon 2030. Ils imposeraient une contraction annuelle de 5 % des émissions, équivalente au choc de la crise Covid. » Il nous faudrait donc, pour le bien de la planète, nous imposer un confinement chaque année… Pendant ce temps, la Chine ouvre deux centrales à charbon par semaine.
Injuste
Le pacte pénalise lourdement la France. Déjà exemplaire avec une empreinte carbone deux fois moindre que l’Allemagne (6,5 tonnes de CO2 par habitant contre 9,4), notre pays se voit imposer des objectifs presque identiques : – 47,5 % pour nous, – 50 % pour nos voisins d’outreRhin. Les bons élèves sont punis par les cancres. Cette iniquité frappe d’autant plus les classes populaires : la transition coûtera 100 000 euros sur dix ans par ménage français, soit l’équivalent de 2,5 années de revenus d’un foyer du neuvième décile. Les ruraux et périurbains, dépendants de leur voiture, sont les premiers sacrifiés sur l’autel d’une écologie punitive imaginée par et pour les urbains CSP+.
Insoutenable
Le Pacte vert achèverait de détruire notre économie. Atteindre ses objectifs coûterait à la France 200 milliards d’euros par an, soit 6,8 % du PIB, alors que notre dette publique atteint déjà 110 % ! La Commission impose des normes strictes alors que notre mécanisme d’ajustement carbone aux frontières est une passoire où s’engouffrent les produits chinois sous normés.
Inefficace
Le Pacte vert est tout autant inefficace. L’Europe, qui ne représente que 6 % des émissions mondiales, s’impose un carcan réglementaire qui pousse nos entreprises à délocaliser. Ces délocalisations ne font que déplacer la pollution, annulant tout bénéfice climatique. Le plus révélateur ? Cet aveu du directeur de la direction générale de l’action pour le climat (DG Clima) lors de son audition : « La politique climatique de décarbonation n’est plus une politique pour sauver la planète. » Nous détruisons notre industrie et notre avenir pour un gain environnemental dérisoire.
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Le Pacte vert s’acharne aussi contre notre agriculture. Une étude de l’université de Wageningen conclut que sa mise en œuvre « entraînera une diminution des volumes produits dans l’UE de 10 à 20 % en moyenne, pouvant atteindre 30 % pour certaines cultures ». Notre dépendance alimentaire s’accroîtra aussi vite que chutera notre souveraineté.
Le Pacte vert accélère la dépendance technologique et énergétique
L’exemple du secteur automobile illustre à lui seul l’absurdité du Pacte vert. L’Union européenne a fixé la fin de la vente des véhicules thermiques neufs dès 2035, mais le marché des voitures électriques s’essouffle déjà : en 2024, pour la première fois, les immatriculations de véhicules 100 % électriques ont reculé et la part de marché a baissé, malgré des milliards d’euros d’aides publiques et d’investissements industriels. L’objectif de 30 millions de voitures à zéro émission d’ici à 2030 relève du mirage. Pire encore, cette électrification forcée profite avant tout aux constructeurs chinois, tandis que la plupart des batteries sont produites dans des usines alimentées au charbon. Le Pacte vert, loin de sauver l’industrie européenne, accélère sa dépendance technologique et énergétique, tout en déplaçant les émissions de CO2 hors de nos frontières. Voilà comment, au nom de la vertu climatique, l’Europe organise son propre déclassement stratégique.
La politique énergétique du Pacte vert révèle un paradoxe criant : plus de 70 % des matériaux indispensables aux énergies renouvelables sont importés de Chine, extraits dans des conditions extrêmement polluantes. Sous couvert d’écologie, le Pacte vert organise une dépendance stratégique qui profitera essentiellement au premier pollueur de la planète.
Face à cet aveuglement, il est urgent de ralentir le rythme de la transition, de revenir à l’objectif initial, plus réaliste, de – 40 %, et de réallouer les financements vers les investissements ayant une meilleure efficacité environnementale et un coût plus acceptable. Entre l’inaction climatique et le suicide économique et social, il existe une voie médiane : celle du pragmatisme. Ce n’est pas en se ruinant que l’Europe sauvera le climat, mais en concevant une transition réaliste, juste et soutenable. Cessons cette fuite en avant. La planète ne se portera pas mieux si l’industrie européenne disparaît, mais nos concurrents, eux, s’en porteront beaucoup mieux.
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