Le JDD. Ces élections sont le premier grand test électoral pour Javier Milei et son parti La Liberté avance. Plus d’un an après son arrivée au pouvoir, est-il toujours aussi populaire ?
Manuel Adorni, porte-parole de Javier Milei. Les Argentins ont compris que nous avons posé les bases pour redresser le pays durablement. Depuis le début du XXe siècle, l’Argentine n’a jamais connu d’excédent budgétaire, sauf quand elle ne payait pas ses dettes. Il y a cent ans, on mourrait pourtant pour venir vivre à Buenos Aires parce qu’il y avait des opportunités, une vie meilleure, etc. Le populisme a tout détruit. C’est comme si le réfrigérateur était plein et qu’au fil des années chacun s’était servi sans rien faire. À la fin, évidemment, il n’y a plus rien à manger. Grâce à la politique de restriction budgétaire et de dérégulation de l’économie, nous avons dégagé pour la première fois un excédent budgétaire, maîtrisé l’inflation et fait baisser la pauvreté. Ces résultats inespérés ont été obtenus en un an seulement face une opposition qui n’a jamais accepté sa défaite et aurait voulu s’éterniser au pouvoir avec tous ses privilèges.
Justement, vous avez durci la loi sur l’immigration. Or, vos adversaires aiment bien rappeler que l’Argentine est une terre d’accueil…
Nous voulons simplement faire en sorte que les Argentins vivent mieux, avec plus de sécurité et dans le respect de la loi. Tout ceux qui ne rentreront pas dans ce cadre-là seront expulsés. Il n’y a aucune raison pour que l’immigration clandestine perdure. Les illégaux affaiblissent l’État au détriment de ceux qu’il est censé protéger.
« L’agenda wokiste de la gauche justifie un État volumineux pour mieux protéger ses propres affaires et ses privilèges »
Javier Milei aurait-il d’abord remporté la bataille culturelle contre la gauche ?
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Avant que nous soyons au pouvoir, la gauche attaquait la liberté, le capitalisme et le marché libre. Ses idées ont tellement pénétré la société qu’elles l’ont détruite. Aujourd’hui, comme l’économie va mieux, que la propriété privée est désormais respectée, la gauche utilise des « causes nobles », comme la défense de la communauté LGBT ou des femmes, pour tenter de nous déstabiliser. Mais dans ce gouvernement, personne ne parle mal des femmes ou voudrait qu’elles soient moins bien traitées que les hommes. Nous voulons simplement l’égalité devant la loi et son strict respect. La gauche, non seulement viole la propriété privée mais viole aussi les droits réels du citoyen et, pire, elle viole la vie. Le président Milei est un combattant de la liberté, d’où son discours très remarqué à Davos contre cet agenda wokiste de la gauche qui, derrière ses causes nobles, justifie un État volumineux pour mieux protéger ses propres affaires et ses privilèges.
Vous menez personnellement campagne à Buenos Aires tout en étant le porte-parole du président. Est-ce compatible ?
Milei m’a nommé pour mes compétences. Dans un pays aussi mal en point, après avoir été l’un des plus riches du monde, il est clair que des connaissances en économie sont primordiales. Je suis un économiste comme lui, je suis la voix du président lors des conférences de presse, j’exécute sa politique partout.
On dit qu’avec Javier Milei, il n’y a pas de place pour les courtisans…
Contrairement à nos prédécesseurs, nous ne sommes pas là pour nos intérêts particuliers ou pour perdurer au pouvoir. Aucune place ici pour les opportunistes. Nous sommes une équipe soudée dans un but précis : celui de rendre à l’Argentine sa liberté.
Vous faites partie du cercle très restreint du président. On chuchote même que votre victoire dimanche pourrait être un tremplin…
Notre première rencontre a eu lieu il y a presque dix ans, sur le plateau d’une chaîne de télévision très à gauche, la CN5, qui soutenait clairement le gouvernement de l’ancienne présidente Cristina Fernández de Kirchner. C’est dans ce contexte hostile que nous avons forgé une amitié durable fondée sur la confiance mutuelle. Nous avons chacun notre style, mais je suis comme le président, quelqu’un d’authentique.
Est-ce cette authenticité qui fait la force de votre parti ?
Nos détracteurs disaient que lorsque nous serions confrontés aux responsabilités, nous changerions de politique. Ils avaient prédit un désastre économique, l’effondrement de l’Argentine. C’est l’inverse qui s’est produit. Nous sommes des libéraux et nous mettons en place la politique libérale annoncée. Je sais, c’est très rare en politique.
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