On peut se sentir profondément européen sans toutefois dormir avec un portrait d’Ursula von der Leyen au-dessus de son lit, et ne pas s’agenouiller devant « Black Lives Matter » sans pour autant se revendiquer du Ku Klux Klan. Il devrait dès lors être possible de se réjouir de voir les homosexuels français vivre pleinement leur vie, fonder des familles et accéder aux plus hautes responsabilités de l’État, sans être obligé de souscrire aux injonctions morales du lobby LGBT et de son étendard politique, le drapeau arc-en-ciel.
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Il faut d’ailleurs observer et saluer la vigueur avec laquelle la plupart des homosexuels clament aujourd’hui leur refus d’être associés et assimilés à ce contre-pouvoir, qui a tyrannisé le paysage culturel et audiovisuel français au cours des vingt dernières années.
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Ire des tribunaux médiatiques
Le week-end dernier, des joueurs de football qui ont refusé d’arborer un brassard coloré ont déclenché l’ire des tribunaux médiatiques, toujours prompts à regarder le doigt lorsque le sage montre la Lune, avec la savoureuse particularité que ce rejet n’est désormais plus l’exclusivité des joueurs musulmans, après que le Serbe orthodoxe Nemanja Matic ait emboîté le pas à l’Égyptien Mostafa Mohamed. Patrick Buisson, qui avait prophétisé l’hypothèse d’un front commun épisodique et d’opportunité entre croyants catholiques et musulmans sur certaines thématiques sociétales, aurait apprécié la portée symbolique de ce double refus.
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Les amateurs de foot aimeraient voir le sport préservé de toute forme de récupération
La première erreur commise par les commanditaires de l’opération est d’avoir jugé que la lutte contre l’homophobie était supérieure à toutes les autres causes, alors qu’aussi louable soit-elle, elle n’est qu’une cause parmi les autres, pas plus légitime que la protection des océans ou des enfants battus.
La seconde est de ne pas avoir pris la mesure du ras-le-bol général des Français face à la récurrence du mélange de genres entre la politique et le sport, un espace qu’ils aimeraient voir préservé de toute forme de récupération, à l’abri des petits drapeaux et cris d’orfraies qui ont fini par les détourner des séries Netflix, de la cérémonie des Césars et de l’Eurovision.
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Une autre erreur consisterait en revanche à considérer ces opérations comme de simples revendications progressistes, alors qu’elles relèvent d’un agenda politique assumé et sont porteuses d’un message subliminal extrêmement sournois. Il a été intenté à charge – et surtout à tort – un procès d’intention au monde du football, frappé de « présomption d’homophobie » sans qu’aucune preuve n’ait pu être apportée jusqu’ici. Il s’agit donc d’une condamnation a priori, qui se traduit par une forme de discrimination réelle, dans la mesure où contrairement aux footballeurs, aucun professeur, ouvrier ni employé de bureau ne s’est jamais vu enjoindre d’arborer un vêtement spécial sur son lieu de travail.
Le football pris pour cible
Le football est ici visé pour ce qu’il est, pour l’univers qu’il représente et la sociologie, essentiellement masculine, qui lui est associée. Le supporter est un être enraciné, qui vibre, chante, pleure et parfois se bat, pour un maillot et l’histoire qui s’y rapporte, sillonne la France et l’Europe un drapeau à la main, pour encourager une équipe que son père et son grand-père encourageaient déjà avant lui.
Le football – avec le rugby – est le dernier bastion d’un monde à abattre
Le football – avec le rugby – est le dernier bastion d’un monde à abattre, où l’on sacralise encore l’identité, la fierté régionale et la préférence nationale, à l’heure de la mondialisation, de l’uniformisation des cultures et des modes de consommation.
C’est pour dissoudre ce petit village gaulois dans le village global, que l’on voue aux gémonies le monde du football et les hommes qui le composent, des hommes que l’on dépeint, dans un incroyable mépris de classe légalisé, en êtres racistes et violents, misogynes et homophobes, en d’autres termes en hommes du passé, qu’il faut déconstruire et remplacer.
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