Impossible de ne pas se souvenir de Maria si on la croise quelque part. Cette fille dégage ce chic teinté de classe qui ne se travaille pas. C’est juste son allure. Elle en a fait son métier. Bonne idée puisque Miss de la Orden peut se targuer d’avoir beaucoup de fans (il y en a déjà plus de 350 000 sur son compte Instagram), et des filles très stylées lui vouent un culte de Barcelone à Paris.
Née il y a trente ans en Espagne, elle arrive en France à 17 ans pour étudier le droit à la Sorbonne. En même temps, cette passionnée de mode fait des stages dans des bureaux de presse, avec des stylistes ou encore chez Ralph Lauren. Sa licence de droit en poche, elle se consacre à la mode et travaille pour le salon féminin Who’s Next : très vite, elle se prend au jeu du « qui sera la prochaine créatrice ? » et occupe un stand dans le salon pour y présenter ses premières créations – sous le nom Mau Loa –, qu’elle conçoit avec des tissus rapportés du Pérou.
Les commandes explosent et la jeune styliste se lance à fond dans le business. Son point fort ? Elle sait twister les codes BCBG en exagérant volumes, nœuds, cols et smocks. Et ajoute toujours une petite touche d’humour et de couleur à toutes ses pièces. Associée à l’entrepreneuse Laura de La Révélière, Maria ouvre trois boutiques à Barcelone (bientôt quatre) et deux à Paris.
La designer incarne parfaitement toutes les marques qu’elle a créées, que ce soit l’élégantissime Maria de la Orden, sa griffe qui déchaîne les Parisiennes qui ont soif d’une élégance gaie et rétro, ou la très chic Maison Ola, avec des accessoires pour cheveux dont des maxi serre-tête très en vue, ou encore la plus fantaisiste et colorée mais toujours aussi pointue marque La Veste (lancée en 2019 en collaboration avec la styliste Blanca Miro et dont la première boutique vient d’ouvrir au 4, rue de Tournon, dans le 6e arrondissement de Paris).
En plus de tout cela – et de sa famille (elle a deux enfants) –, Maria trouve le temps de faire des collaborations : elle s’est notamment alliée à Monoprix et Oh My Cream ! La dernière en date ? Avec la marque pour enfants Tartine et Chocolat pour une collection capsule sortie le 14 mai. Voici cinq questions pour en savoir plus sur cette créatrice qui a une idée à la seconde.
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Le JDD. Comment tout a commencé ?
Maria de la Orden. C’est un voyage marquant au Pérou avec ma famille qui a tout déclenché. J’ai été très inspirée par la richesse des couleurs, la diversité des tissus et le savoir-faire artisanal local. Ce voyage m’a donné envie de créer ma propre marque.
Quel est l’ADN de votre marque ?
Le mélange du classique et de l’original. J’aime les coupes intemporelles que l’on peut porter longtemps, mais toujours avec un petit twist : un détail inattendu, un contraste des matières, un jeu de volumes ou un motif. Il y aussi des clins d’œil à notre enfance comme un maxi col Claudine, des smocks ou encore du Liberty. La production est surtout européenne. La recherche de matières est la clé : je ne traite qu’avec les plus belles maisons italiennes pour redonner vie à des tissus couture en très petites quantités. Les collections sont 100 % naturelles, l’accent étant mis sur les cotons et les laines.
En quoi votre marque fait-elle la différence ?
Peut-être par cette capacité à proposer des pièces à la fois originales et accessibles. Les créations attirent l’œil grâce à des détails uniques : ça sort du cadre sans jamais être trop. C’est une fine limite. J’attache, avec mes équipes, une grande importance à la qualité des matières et des finitions tout en veillant à rester dans une gamme de prix juste. C’est cet équilibre – entre style, qualité et accessibilité – qui, je crois, séduit nos clientes et crée une vraie fidélité.
Quels sont vos modèles iconiques ?
La chemise et la robe Aleria, avec leurs détails de smocks qui plaisent beaucoup. On les décline chaque saison, été comme hiver. La chemise Fairy est aussi un modèle phare, reconnaissable grâce à son nœud sur le devant, à la fois féminin et original. Et enfin, le pantalon Niza : une taille haute flatteuse, avec des détails de trimmings sur les poches et les côtés, qui lui donnent un vrai caractère. Ce sont des pièces que nos clientes adorent et qui reviennent souvent dans nos collections.
Quels sont vos projets ?
Nous lançons une capsule pour enfants le 23 mai, qui reprend les codes forts de la marque mais adaptés aux plus petits. À partir de mi-juillet, nous ouvrirons un corner au Bon Marché. C’est une étape importante, car je collabore avec eux depuis le début. C’est une nouvelle aventure.
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