L’équipe de France de football jouera sa plus belle affiche de l’année dans dix jours face à l’Espagne du prodige Lamine Yamal en demi-finale de la Ligue des nations. Coincé entre la finale européenne PSG-Inter et la première édition de la Coupe du monde des clubs aux États-Unis, l’événement fera peut-être la « une » des journaux, mais uniquement le jour J. Pour le préparer, Didier Deschamps aura officiellement soixante-douze heures. La Fifa laisse en effet aux clubs la liberté de conserver leurs joueurs jusqu’au 2 juin, le match ayant lieu le 5, et certains d’entre eux ont clairement fait savoir qu’ils privilégieraient le repos des vedettes à une arrivée anticipée à Clairefontaine.
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Le sélectionneur pourra donc compter sur son effectif au complet le lundi soir (avec sept éléments concernés par le dénouement de la Ligue des champions l’avant-veille), travailler le mardi, voyager le mercredi en Allemagne et jouer le jeudi. Autrement dit, impossible de mettre quoi que ce soit en place, a fortiori en fin de saison avec des états de fatigue physique et mentale parfois avancés. Depuis treize ans qu’il est en poste, « DD » constate et déplore le rabougrissement des fenêtres allouées aux équipes nationales. « Bientôt, les joueurs arriveront directement au stade le soir du match », grince-t-on dans son entourage.
« Ils sont très sollicités, certainement trop, mais je ne peux rien y faire sinon espérer qu’on respecte leur intégrité », a commenté en substance cette semaine le double champion du monde avec un petit sourire aussi désolé qu’entendu devant une assistance de journalistes bien moins fournie qu’à l’habitude : le PSG tenait au même moment un media day avant le grand rendez-vous de Munich et l’annonce de cette liste bleue truffée d’absences (Koundé, Upamecano, Saliba, Camavinga) et de nouveautés (Cherki, Kalulu) n’était visiblement pas la priorité.
Le football de sélections se banalise
Entre des compétitions de clubs toujours plus rémunératrices et les inventions des Docteur Jekyll de la Fifa pour qu’il n’y ait plus jamais un jour sans ballon rond – la Coupe du monde des clubs en pleine période de vacances théoriques, donc, mais aussi le futur Mondial à 48 pays, soit quasiment une équipe sur quatre au niveau planétaire –, le football de sélections, qui faisait jusqu’à aujourd’hui le sel et la magie de ce sport, en élisait les souverains (Pelé, Platini, Maradona, Zidane, Messi…) et créait des souvenirs pour la vie, est irrémédiablement en train de se banaliser. Dans un an, Deschamps tirera sa révérence autant qu’un trait sur une époque.
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