
Les députés sont maintenant au pied du mur. Ils ont à voter et doivent prendre parti. Ils ne peuvent plus se réfugier dans une sorte de neutralité complice ou d’abstention – elle aussi complice. Vient le temps d’une décision. Espérons que les députés ne soient pas des moutons de Panurge mais, devant l’histoire, votent en leur âme et conscience. Qu’ils regardent dans le détail ce projet de loi.
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Les limites sautent et sauteront. Les pro-euthanasie n’aiment pas les limites, les restrictions. Ils souhaitent étendre le nombre des ayants droit. Et si ce n’est pas maintenant, c’est pour un peu plus tard. Jean-Louis Touraine, ancien député, militant résolu de l’euthanasie, le dit haut et fort dans une intervention publique du 30 novembre 2024. Il souhaite qu’une « première loi » permette de « mettre le pied dans la porte ».
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Puis, plus tard, assez vite, il faudra, dit-il, étendre la liste des bénéficiaires au nom de l’égalité. À qui ? « Aux malades de Charcot, aux mineurs, aux Alzheimer, aux psychiatriques, aux tumeurs généralisées (sic). » Tous savent que cette loi ne serait qu’un début.
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La liberté se retourne contre elle-même. Ses promoteurs disent de cette loi qu’elle est une « loi de liberté ». Que nenni ! Au fur et à mesure, des amendements liberticides – et je pèse mes mots – ont été ajoutés. Ainsi en est-il de la création d’un « délit d’entrave » pour « l’aide à mourir » – autre trompeuse manière de parler de l’euthanasie et du suicide assisté – à l’encontre de toute personne qui tenterait « d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur l’aide à mourir par tous les moyens ». Il s’agit là, bel et bien, de punir de 15 000 euros et un an de prison ceux qui seraient considérés comme des obstacles à une demande d’euthanasie. Tous les personnels de soins seront désormais sous le coup de ce « délit ».
Tous les soignants seront désormais sous le coup de ce « délit »
Tout est flou pour maintenir le flou. Tout reste flou avec l’intention d’en profiter pour aller toujours plus loin. Les garanties sont floues. Ainsi, la seconde condition prévue dans la proposition de loi suppose d’être « atteint d’une maladie grave et incurable qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale ». La « phase avancée » ne veut rien dire, surtout pour les maladies longues, sinon que tout est possible bien avant la « fin de vie ». Flou aussi, le troisième critère : sont éligibles ceux qui sont « victimes de souffrances physiques ou psychologiques réfractaires aux traitements ou insupportables ».
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Là aussi, double nouvelle entrée possible : les « souffrances psychologiques » et des souffrances « insupportables ». La subjectivité est au centre et on introduit les « souffrances psychologiques ». Les termes de la loi sont flous – pour être toujours dans l’euphémisme.
Ni « euthanasie » ni « suicide assisté » mais « aide à mourir » ou « fin de vie ». Flou dans les délais de plus en plus courts et bien inadaptés pour permettre à la conscience de mesurer les enjeux. La procédure, désormais, est pour le moins expéditive, sans tenir compte de l’ambivalence de la volonté. Quant aux recours, eux aussi sont flous, limités, impossibles. Le contrôle sera a posteriori – comme il l’est en Belgique qui, elle, ne contrôle rien, ou si peu ou si mal.
Alors, Messieurs et Mesdames les députés, il vous faut donc considérer non pas seulement le texte et les petits sparadraps de dernière minute posés par Madame Vautrin pour le rendre moins désagréable, mais aussi les intentions explicites, déjà indiquées, dites sans fausse pudeur par les meneurs. Soyez courageux : dites « non ».

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