
Ils veulent un sursaut. Ils veulent une guerre. Et ils savent parfaitement qui ne peut pas la mener. Ce n’est plus un tabou : c’est un aveu collectif. Le président de la République a perdu la confiance du pays — au moment même où celui-ci réclame d’être dirigé.
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Deux sondages CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD le confirment : 81 % des Français veulent que la lutte contre l’islam radical devienne une priorité. Et 71 % ne font pas confiance à Macron pour mener ce combat. La nation appelle à l’action, mais ne croit plus en son chef.
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Ce consensus ne date pas d’hier. Il est ancien, profond, transpartisan. Pendant que les élites dénonçaient les « amalgames », l’islamisme s’installait — dans les mosquées, les écoles, les clubs sportifs, les associations, les services publics.
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Les Français n’attendent plus des discours calibrés. Ils veulent une riposte. Claire. Frontale. Brutale s’il le faut. Ils réclament un État. Fort. Debout. Capable de dire ce qu’il est — et ce qu’il ne tolérera plus. La peur a changé de camp. Elle n’est plus dans les regards. Elle est dans le silence du pouvoir.
Ce silence vient du sommet. Pas par lâcheté, mais par usure. Pas par indifférence, mais par décalage. Emmanuel Macron voit la menace. Il l’a comprise, nommée, mesurée. Mais entre la lucidité du constat et l’audace de l’action, quelque chose se perd.
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Lui qui voulait être le président de la complexité semble redouter désormais les choix clairs. Il a tout vu : les notes du renseignement, les cartographies des lieux de culte, les signaux faibles devenus forts. Il sait. Mais il doute. De sa parole. De son impact. De ce qu’un mot de trop pourrait déclencher dans un pays à vif.
Ce n’est pas un renoncement spectaculaire. C’est une lente érosion. Celle d’un pouvoir qui temporise quand il faudrait trancher. Qui appelle à l’unité quand le réel exige la rupture. Il a commandé un rapport sur les Frères musulmans, il en a validé les conclusions. On attend de voir les réponses. Le risque d’agir pèse-t-il plus que le coût de l’inaction ? Ce que le pays attend, c’est un chef qui montre la voie. Emmanuel Macron, aujourd’hui, donne le sentiment d’en chercher une.
C’est peut-être la pire des situations : un peuple prêt au combat… sans chef pour le mener. Les Français ne sont ni dans le déni, ni dans le fantasme. Ils ont vu. Compris. Pris acte. Ils demandent des décisions. Des ruptures. Un changement de cap. Un changement de ton. Bref, un changement d’époque.
Mais il n’y a plus personne au sommet pour le porter. Et pendant ce temps, la contre-société islamiste continue de s’enraciner — dans les interstices de la République, dans ses lâchetés, dans ses angles morts. L’État parle de « chef de file » pour le renseignement ? Il en faudrait surtout un pour la nation.
La confiance s’est dissoute. Le lien est rompu. Reste la colère
Le drame de cette séquence, c’est qu’elle acte une fracture terminale : entre l’exécutif et le pays. Macron peut convoquer tous les Conseils de défense du monde, publier tous les rapports, annoncer tous les dispositifs. Il ne convainc plus. La confiance s’est dissoute. Le lien est rompu. Reste la colère. Et la solitude du pouvoir.
Alors oui, les Français veulent un sursaut. Mais ce ne sera pas celui du président. Il a trop attendu. Trop joué. Trop théorisé. Aujourd’hui, il n’a plus ni l’élan, ni l’autorité, ni la légitimité pour incarner cette guerre-là. Les Français vont devoir se défendre sans lui.
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