
Une jungle de déchets ? Trois associations d’aide aux migrants ont saisi le tribunal administratif de Lille, ce mardi 3 juin, pour contraindre les collectivités locales à assurer le ramassage des déchets sur les campements de Calais. Dans un référé-liberté déposé vendredi dernier, Calais Food Collective, Salam et Solidarités International pointent la responsabilité de la mairie et de la communauté d’agglomération, toutes deux dirigées par Natacha Bouchart (divers droite).
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Un « diagnostic » mené par Solidarités International fin 2024 met en lumière des « difficultés, des carences, des loupés » dans la gestion des déchets, a dénoncé à l’audience Lionel Crusoé, avocat des associations, cité par l’AFP. Ces dernières ont également déposé une requête au fond pour faire reconnaître ce qu’elles considèrent comme un manquement grave. Sur le terrain, les risques sanitaires sont « omniprésents », a alerté Élise Duloutre, responsable juridique chez Solidarités International. Avec l’arrivée des fortes chaleurs, elle redoute une « propagation de maladies » et un développement accru de nuisibles : « des rats, des moustiques ».
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Les collectivités locales, elles, ne voient pas cette affaire du même œil. Leur avocat, Me Paul-Guillaume Balaÿ, reconnaît un « problème extrêmement complexe » mais affirme que les efforts progressent « chaque jour, chaque mois, chaque année ». En 2024, 350 tonnes de déchets auraient ainsi été retirées autour des campements. « Par nature, un campement illicite, il est insalubre […] Jamais on n’arrivera à une situation de salubrité », explique-t-il. Et d’ajouter : « Aucun site n’est pérenne. […] Intégrer ça dans une tournée régulière, ce n’est pas possible. »
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Un argument rejeté par Me Crusoé, qui souligne que certains campements « existent depuis toujours », malgré les expulsions répétées. Les associations réclament donc la mise en place de bennes, de bacs roulants et de sacs-poubelle, ainsi qu’une fréquence de ramassage « adaptée et suffisante », précisent-elles dans un communiqué. Entre 1 000 et 1 500 exilés vivent actuellement sur les campements de Calais, selon Me Crusoé, un chiffre en forte hausse ces derniers jours, porté par une météo favorable aux tentatives de traversée de la Manche. Le tribunal devrait rendre sa décision d’ici mardi prochain.
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