Kamel Daoud ne se rendra pas au Milanesiana. Invité au célèbre festival culturel pour la tournée promotionnelle de son roman Houris (Gallimard), prix Goncourt en 2024, l’écrivain franco-algérien a finalement annulé son voyage prévu fin juin. Il craignait en effet d’être arrêté à son arrivée à l’aéroport de Milan puis d’être extradé en Algérie, où il est poursuivi en justice.
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Selon les informations révélées par le journal italien Corriere della Sera, confirmées par Le Figaro, un juge italien aurait en effet accepté d’arrêter l’auteur de 54 ans et de le livrer à Alger. Depuis la parution de son dernier roman, qui relate le parcours d’une jeune femme rescapée de la décennie noire (1992-2002) en Algérie, l’auteur est la cible du régime d’Abdelmadjid Tebboune.
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Il fait l’objet de plusieurs plaintes, notamment pour « violation de la loi sur la réconciliation nationale », mais aussi« atteinte à la vie privée » – une femme l’accuse de s’être inspiré pour son récit de son histoire personnelle sans son consentement et en violant le secret de son dossier médical, ce que l’écrivain dément.
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Ces révélations n’ont pas manqué de faire réagir dans un contexte ou un autre écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, est toujours détenu (depuis novembre) par Alger – qui l’a condamné à cinq ans de prison. « La justice italienne autoriserait l’extradition de Kamel Daoud vers l’Algérie si celui-ci se rendait en Italie. Où va l’Europe qui ne protège pas les écrivains persécutés ? » dénonce ainsi Arnaud Benedetti, membre du comité de soutien à l’écrivain de 80 ans – et chroniqueur au JDD.
Pour rappel, en mars, puis en mai, Kamel Daoud a fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux émis par un juge du tribunal d’Oran, ville de l’ouest de l’Algérie. « Ces deux mandats ont été refusés par Interpol », assure cependant une source proche du dossier auprès du Figaro, pour qui la possibilité d’une interpellation de l’écrivain a directement été négociée entre l’Algérie et l’Italie – qui entretiennent de bonnes relations, notamment depuis la signature d’un récent accord sur l’exploitation de gaz.
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En plus de sa tournée annulée en Italie, le lauréat du Goncourt avait également prévu de se rendre en Chine dans les prochaines semaines. Mais là aussi, face aux bonnes relations du géant asiatique avec Alger, il a préféré annuler sa visite.
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