
Le Guide Michelin est-il l’incarnation de l’eurocentrisme, voire du racisme culinaire ? Affirmatif selon plusieurs universitaires, rapporte le journal britannique The Telegraph. Des chercheurs considèrent que l’approche de l’annuaire gastronomique est généralement « étroite » et ignore « de vastes pans du monde ». Le système de notation par étoiles, convoité par les restaurateurs de toute la planète, serait également partial selon ces derniers.
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Le racisme du petit livre français, paru pour la première fois en 1900, ne ferait pas vraiment de doute pour Tulasi Srinivas, professeure d’anthropologie à l’Emerson College de Boston : « Il n’existe pas de Guide Michelin en Inde, l’une des cuisines les plus prestigieuses et les plus anciennes du monde, ni en Afrique, avec sa multiplicité de saveurs culturelles. Peut-être une part de racisme dans le bœuf bourguignon ? », a-t-elle écrit sur une note du site web The Conversation.
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La professeure critique le guide de la société de pneumatiques, « par nature élitiste », qui célébrerait des pratiques gastronomiques européennes « obscures », comme la « cuisine au feu de bois » à Stockholm et la « gastronomie moléculaire » en Espagne. « Malgré un mouvement de décolonisation de l’alimentation, qui remet en question l’héritage colonial et les modes de consommation extractifs, Michelin a principalement bâti son excellente réputation sur la cuisine métropolitaine européenne », a-t-elle poursuivi.
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D’autres universitaires décrivent le Guide Michelin comme le « gardien » de la gastronomie, qui contrôlerait les styles de cuisine afin de justifier un prix élevé pour certains d’entre eux. Zeena Feldman, professeure de culture numérique au King’s College de Londres, a comparé les critiques culinaires des influenceurs sur les réseaux sociaux et celles du Guide Michelin. Sa conclusion : « Culturellement et économiquement, la critique culinaire sur Instagram est bien plus inclusive que celle du Guide Michelin ».
« Le Guide Michelin évalue toutes les cuisines selon cinq critères universels, sans quotas ni favoritisme européocentrique »
Mais le petit livre français, vendu à plus de 30 millions d’exemplaires, n’a pas laissé passer de telles accusations. « Le Guide Michelin évalue toutes les cuisines selon cinq critères universels, sans quotas ni favoritisme européocentrique. Son expansion au-delà de l’Europe lui permet d’être aujourd’hui présent dans plus de 60 destinations à travers le monde, du Mexique à la Thaïlande en passant par le Brésil et la Turquie », a répondu une porte-parole, citée dans The Telegraph. Avant d’ajouter : « Le Guide célèbre la richesse et la diversité des cultures culinaires en mettant en avant plus de 200 styles de cuisine, fruit d’inspections rigoureuses menées par des inspecteurs de plus de 30 nationalités ».
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