Après sa riche carrière, marquée notamment par deux finales en Grand Chelem (US Open 1993 et Wimbledon 1997), un titre sur la terre battue de Monte-Carlo (2000) et deux victoires en Coupe Davis (1996 et 2001), le natif de Neuilly-sur-Seine est resté dans le milieu de la balle jaune, s’occupant notamment du haut niveau masculin à la Fédération française de tennis (FFT). Depuis trois ans, il dirige le principal tournoi indoor sur le territoire national, le Rolex Paris Masters (du 25 octobre au 2 novembre prochain). Ce dimanche 8 juin sur Europe 1, radio officielle de Roland-Garros, Cédric Pioline commentera en intégralité la finale entre le numéro 1 mondial, Jannick Sinner (23 ans) et son dauphin espagnol Carlos Alcaraz (22 ans), le tenant du titre. Deux hommes, deux jeux qu’il analyse pour le JDD.
Le JDD. Être tenant du titre confère-t-il un avantage à Carlos Alcaraz ?
Cédric Pioline. Un petit peu. De toute façon, à leur niveau, la différence est faible. C’est 1 ou 2 % en faveur de l’un ou l’autre. Alcaraz a l’air naturellement plus à l’aise sur la terre battue, même s’il a déclaré que sa meilleure surface est le dur. L’Espagnol propose beaucoup plus de changements de rythme et de variations que l’Italien. Il aime les amortis, le service volée, la montée à contre-temps. Sa panoplie est plus large et plus séduisante, même si c’est un avis subjectif.
Jannik Sinner, avec ses frappes surpuissantes, serait-il moins spectaculaire ?
Dans un autre registre, il propose lui aussi un tennis extraordinaire. C’est davantage une machine, un rouleau compresseur, qui étouffe son adversaire par le rythme qu’il impose. Il va trop vite et dispose d’une frappe énorme. Alcaraz est l’un des rares capables actuellement de tenir ce rythme. Mais l’Espagnol a aussi une accélération beaucoup plus impressionnante. Quand il décide d’accélérer, c’est vraiment le coup de fusil, qui se veut définitif. Après, il y a des moments dans un match où il est moins présent.
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Leur dernière confrontation, sur la terre battue de Rome, avait tourné court. Défaite en finale de Sinner (7-6, 6-1) qui revenait à la compétition après sa suspension de trois mois pour dopage pour, selon lui, une contamination accidentelle lors d’un massage prodigué par son physiothérapeute…
Cela fait trois semaines pile [que le match a eu lieu, NDLR]. Il a eu le temps de travailler et son corps s’est réhabitué au rythme de la compétition. À part sa demi-finale face à Djokovic (6-4, 7-5, 7-6 en 3h16), il s’est économisé physiquement. Je ne suis pas inquiet pour lui. Il sera prêt pour la finale. Je pense qu’elle peut durer et qu’elle pourrait être décousue.
« Novak Djokovic a effectué un superbe tournoi »
Malgré une prestation de haut niveau en demi-finale, Novak Djokovic a confié après sa défaite que c’était peut-être son dernier Roland-Garros. L’annonce vous surprend-elle ?
Pas spécialement. À 38 ans, il y a la réalité des années. Il a quand même effectué un superbe tournoi, battant en quart de finale le numéro 3 mondial, Alexander Zverev. Sans doute qu’il se dit que la terre battue est devenue trop exigeante pour lui et que l’an prochain, à 39 ans, ce sera encore plus difficile. Il est désormais de l’autre côté de la montagne, dans la descente, quand Alcaraz et Sinner sont dans la montée. Peut-être aussi qu’il a tout simplement programmé sa sortie et qu’il commence à lâcher des petites phrases…
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