
La Belgique veut restreindre davantage l’accès au regroupement familial, principale porte d’entrée légale des étrangers sur son territoire. En 2023, selon les chiffres de l’Office des Étrangers rapportés par la RTBF, plus de 59 000 titres de séjour ont été délivrés dans ce cadre. Un chiffre stable, mais jugé trop élevé par le gouvernement. Plus de la moitié des bénéficiaires sont issus de pays européens (52 %), tandis que 14 % sont Belges. Les 34 % restants viennent de pays tiers.
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C’est à cette dernière catégorie que s’attaquent les nouvelles mesures portées par le gouvernement. Désormais, les étrangers originaires de pays hors Union européenne devront justifier de revenus plus élevés pour faire venir leurs proches. D’après les calculs cités par nos confrères, une personne souhaitant accueillir son conjoint et deux enfants devra ainsi prouver qu’elle perçoit un revenu net mensuel de 2 745 euros, contre 2 131 euros auparavant.
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Des délais plus courts
Autre volet du projet : la réduction du délai laissé aux réfugiés reconnus pour entamer les démarches. Jusqu’ici, ils disposaient d’un an après l’octroi de leur statut pour déposer leur demande. Ce délai devrait être réduit à six mois. Un changement qui, selon plusieurs associations, risque d’exclure de fait les dossiers les plus complexes, notamment ceux nécessitant des documents administratifs longs à obtenir.
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Pour la ministre de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt, ces ajustements sont non seulement nécessaires mais conformes au droit européen. L’exécutif défend un encadrement plus strict, justifié par le coût croissant que représenterait cette immigration pour les finances publiques. Le texte a commencé son examen à la Chambre des représentants ce vendredi. S’il est adopté, il actera un tournant notable dans la politique migratoire du royaume.
Des frontières plus sûres
En parallèle, la Belgique a annoncé un renforcement des contrôles à ses frontières dès cet été, dans un objectif assumé de lutte contre l’immigration irrégulière et dite « secondaire » — celle des personnes ayant déjà entamé des démarches d’asile dans un autre pays européen. Ces contrôles seront déployés sur les grands axes routiers, les aires d’autoroute, les lignes de bus internationales (dont la liaison La Panne–Dunkerque), certains trains, notamment à Bruxelles-Midi, et à l’arrivée de vols en provenance de pays à forte pression migratoire, comme la Grèce ou l’Italie.
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« Nous assumons nos responsabilités », a déclaré le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin, évoquant une lutte contre « les flux migratoires clandestins » et pour « renforcer la sécurité sur notre territoire ». Sa collègue Anneleen Van Bossuyt a fustigé le « shopping de l’asile » — cette pratique de demandes successives dans plusieurs pays européens.
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