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Maria Zakharova : «Les sanctions sont l’outil principal de la politique étrangère de l’Europe»



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22 Juin 2025
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Maria Zakharova : «Les sanctions sont l’outil principal de la politique étrangère de l’Europe»
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Le JDD. Donald Trump a déclaré que « la Russie et l’Ukraine vont immédiatement entamer des négociations en vue d’un cessez-le-feu et de la fin de la guerre ». Ces nouvelles négociations ont-elles déjà commencé ? Vous semblent-elles sur la bonne voie ?

Maria Zakharova. Vous savez sans doute que, sur l’initiative du Président russe Vladimir Poutine, le processus de négociation interrompu par Kiev au printemps 2022 a repris à Istanbul, sans conditions préalables. Deux séries de discussions ont déjà eu lieu, les 16 mai et 2 juin. Des accords concrets ont été atteints dans le domaine humanitaire, et ils ont été mis en œuvre. Il s’agit notamment d’échanges importants de prisonniers de guerre et de civils détenus, permettant à plus d’un millier de personnes de retrouver leur foyer. En signe de bonne volonté, la Russie a également procédé au rapatriement en Ukraine de 6 000 corps de soldats ukrainiens tombés au combat, que le régime de Kiev ne voulait même pas récupérer au départ. C’est le comble du cynisme et du manque de respect envers ses propres soldats et officiers. Par ailleurs, des mémorandums contenant des propositions concrètes en vue d’un règlement de la crise ont été échangés avec la partie ukrainienne. Je pense que nous avançons dans la bonne direction.

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Quelles sont aujourd’hui les conditions non négociables de la Russie pour parvenir à un accord de paix ? Ont-elles évolué depuis 2022 ?

Notre position demeure inchangée : la Russie accorde une priorité absolue à la résolution des causes profondes du conflit. Il est essentiel pour nous d’obtenir des garanties solides concernant une rupture de Kiev avec l’Otan, ainsi que le respect des droits et libertés fondamentaux en Ukraine, indépendamment de la langue, de la nationalité ou de la religion. Les grandes lignes d’un règlement durable ont été exposées par le Président Vladimir Poutine dans son discours au Ministère russe des Affaires étrangères, le 14 juin 2024. Ce discours a été largement relayé sur les sites officiels russes et traduit en plusieurs langues, dont le français.

Pour nous, la reconnaissance internationale de l’appartenance à la Fédération de Russie de la Crimée, de Sébastopol, des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que des Régions de Kherson et de Zaporojié constitue une exigence incontournable. La démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, la levée des sanctions anti-russes, l’abandon des procédures judiciaires et des mandats d’arrêt, ainsi que la restitution des avoirs souverains russes « gelé s » en Occident, demeurent également à l’ordre du jour. Nous plaidons pour des accords juridiquement contraignants, accompagnés de mécanismes solides visant à garantir les intérêts nationaux de la Russie, notamment en matière de sécurité, afin de prévenir toute reprise du conflit. La Russie reste prête à atteindre ces objectifs par des moyens tant politiques que militaires. Toutefois, comme cela a été souligné à plusieurs reprises par les responsables russes, chaque refus de la part de Kiev d’engager un dialogue constructif complique davantage la situation et conduit à des conditions moins favorables pour l’Ukraine.

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Si un plan de paix est signé, abandonnerez-vous toutes prétentions à conquérir Odessa et Kharkov ?

Vous raisonnez encore selon une logique héritée du colonialisme, où l’importance des territoires prime sur celle des individus. De notre côté, nous parlons des gens. En ce qui concerne l’Ukraine, il s’agit d’individus dont les ancêtres ont vécu sur ces terres depuis des siècles, fondant des villes comme Odessa ou Kharkov, défrichant les terres, construisant routes, usines et ports, et contribuant au développement de l’éducation, des sciences et de la culture. Par les aléas de l’histoire, ces populations ont été intégrées à l’Ukraine et pas à la Russie. Il s’agit pour la plupart de citoyens ethniquement russes et russophones vivant dans l’ancienne République socialiste soviétique d’Ukraine. Leurs droits linguistiques et religieux sont gravement violés. Ils sont victimes de multiples discriminations. La langue russe est interdite à tous les niveaux de l’éducation, dans la culture et dans les médias. L’Ukraine est le seul pays multiethnique au monde où la langue du groupe ethnique le plus important est interdite.

L’Occident, et notamment l’Union européenne, répète que les droits de l’homme sont une priorité absolue. Pourtant, il ne dit pas un mot sur ce que fait réellement le régime de Zelensky. Vous affirmez avec insistance que Kiev défend les valeurs européennes. Dans ce cas, pour vous, Occidentaux, la valeur consisterait-elle à éradiquer la langue de ceux qui ont fondé ce pays ? Est-ce cela votre conception des valeurs – honorer des collaborateurs nazis condamnés par le tribunal de Nuremberg, à qui les nationalistes ukrainiens modernes érigent des monuments et consacrent des fêtes nationales, tout en détruisant les monuments de ceux qui ont sauvé l’Europe du nazisme, démolissant à Odessa même le monument à Catherine la Grande, qui a fondé cette ville. D’ailleurs, après la destruction de ce monument, l’UNESCO a accordé au centre historique d’Odessa — précisément là où il se trouvait — le statut de site du patrimoine mondial. Une décision pour le moins embarrassante pour votre compatriote Audrey Azoulay, ancienne ministre de la Culture, aujourd’hui à la tête de l’UNESCO. Il est surprenant que vous posiez des questions sur les villes comme si elles étaient vides. Qu’en est-il de la démocratie, de la volonté des peuples, des droits humains ?

L’annexion de la Crimée fait-elle partie des conditions intangibles de la paix ?

Vous qualifiez l’expression de la volonté populaire d’annexion ? Le 16 mars 2014, les habitants de Crimée se sont exprimés massivement en faveur du rattachement à la Russie — 96,77 % de « oui » avec une participation de 83,1 %. Cela s’appelle une légitimité démocratique, que cela vous plaise ou non. Vox populi, vox Dei — « la voix du peuple est la voix de Dieu » : ici, ce n’est pas une formule vide, c’est un fait. D’ailleurs, sauf erreur de ma part, l’île de Mayotte est devenue un département français à la suite d’un référendum. Сonsidérez-vous le rattachement de Mayotte à la France, également validé par référendum, comme une « annexion » ? Ou bien, là, c’est différent ? Laissons la République française répondre à cette question. La réalité est la suivante : la Crimée, Sébastopol, ainsi que les Régions de Donetsk, de Lougansk, de Zaporojié et de Kherson font désormais partie intégrante de la Fédération de Russie, conformément à sa Constitution. Ce sujet n’est donc plus ouvert à débat.

« Les décisions de la CPI n’ont à nos yeux aucune valeur juridique »

En mars 2023, Vladimir Poutine s’est vu délivrer un mandat d’arrêt par les juges de la CPI pour « crime de guerre de déportation illégale de population ». Il s’agit, en l’occurrence, d’enfants ukrainiens. Continuez-vous de nier les faits ?

Kiev et les pays occidentaux qui le soutiennent exploitent activement le « sujet des enfants » sur différentes plateformes internationales, en diffusant des récits totalement fictifs, qui ne correspondent pas à la réalité. Tout cela sans aucune preuve, sans listes d’enfants recherchés, sans données sur des proches qui les chercheraient. Seulement des accusations infondées et des chiffres déconnectés de la réalité. Toutes ces insinuations ont été démystifiées lors des négociations russo-ukrainiennes du 2 juin dernier à Istanbul, lorsque les représentants ukrainiens nous ont remis une liste non pas de 20 000, ni même d’un millier d’enfants prétendument « enlevés par la Russie », comme Zelensky continue de le clamer, mais une liste de 339 mineurs ukrainiens ayant perdu contact avec leurs parents ou tuteurs légaux pour diverses raisons.

Je rappelle qu’immédiatement après les accusations mensongères de Kiev concernant une prétendue déportation forcée d’enfants depuis les territoires des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a expliqué que l’évacuation des enfants des zones de combat s’était déroulée en parfaite légalité, dans le but de sauver leurs vies et leur santé. La partie russe entend examiner en détail le sort de chacun de ces enfants. La Russie n’enlève, ne déporte ni ne déplace de force les enfants. Elle les sauve en les évacuant des zones de guerre. Je souligne qu’il s’agit d’orphelins et de mineurs laissés sans la garde de leurs représentants légaux. Nous n’avons jamais empêché et n’entendons pas empêcher le regroupement des enfants avec leurs proches, si ceux-ci sont retrouvés. Bien au contraire, la Commissaire présidentielle aux droits de l’enfant Mme Maria Lvova-Belova apporte toute l’aide nécessaire à cet égard. À ce jour, 101 mineurs ont pu retrouver leurs familles vivant en Ukraine ou dans des pays tiers.

Par ailleurs, 22 enfants sont retournés en Russie depuis l’Ukraine. Notre position concernant la soi-disant Cour pénale internationale – un organe pseudo-international qui n’a aucun lien ni avec l’ONU ni avec la justice, mais qui a été créé pour régler des comptes avec des opposants politiques, tant internes qu’étrangers – n’a pas changé. Je souligne que toutes ses décisions, y compris les « mandats d’arrêt » illégalement émis, n’ont aucune valeur juridique pour notre pays, puisque la Russie ne participe pas au Statut de Rome et n’a jamais reconnu la compétence de la CPI à l’égard de ses fonctionnaires ou de ses citoyens.

Malgré un entretien jugé constructif entre Vladimir Poutine et Donald Trump, les Européens ont choisi de renforcer leurs sanctions contre Moscou. Le déplorez-vous ?

Lors de la récente réunion du G7, Donald Trump a fait état des pertes considérables engendrées par les sanctions antirusses. C’est un fait. Mais il est interdit d’y réfléchir ou d’en débattre. Pour Bruxelles, les sanctions unilatérales sont définitivement devenues l’outil principal de politique étrangère, utilisé à tout prétexte. Pis encore, au besoin, ils n’hésitent pas à fabriquer ce prétexte de toutes pièces. Hélas, aujourd’hui, l’obsession sanctionnatrice est devenue le triste symbole de l’anti-diplomatie de l’Union européenne. Alors que les contacts entre Moscou et Washington reprennent et que des négociations directes avec Kiev commencent, cette approche de Bruxelles paraît franchement absurde, surtout compte tenu des prétentions de l’Union européenne à une place à la « table des négociations ». Il est désormais évident pour tous que les sanctions européennes n’atteignent pas leurs objectifs et sont de plus en plus critiquées, tant au sein de l’Union qu’au-delà de ses frontières.

Pourtant, les eurobureaucrates, à peine le 17e « paquet » adopté, s’empressent d’en préparer un 18e. Cela ne fait que confirmer que la véritable motivation derrière l’imposition et le maintien du régime de sanctions antirusses de l’UE est de porter atteinte aux intérêts de la Fédération de Russie, d’entraver le développement de notre pays et en fin de compte, de « punir » Moscou pour sa détermination à mener une politique souveraine axée sur la défense d’intérêts nationaux légitimes et pour son attachement réel aux principes démocratiques et équitables des relations internationales, sans diktat, ni pratiques néocolonialistes.

« Le « parti de la guerre » européen, dont la France joue aujourd’hui un rôle moteur, est imprégné d’une haine viscérale envers la Russie »

Parallèlement, ils s’efforcent de soutenir les opérateurs économiques européens qui perdent rapidement en compétitivité précisément à cause des sanctions antirusses de l’UE. Un véritable cercle vicieux. Preuve que Bruxelles ne cherche nullement à régler la crise ukrainienne : pour l’UE, l’Ukraine n’est qu’un prétexte. Cela relève désormais de l’évidence. Si les sanctions antirusses doivent susciter des regrets, c’est avant tout chez les citoyens des États membres de l’UE. Comme je l’ai déjà mentionné, la confrontation sanctionnatrice avec notre pays, le rejet des hydrocarbures russes et d’autres produits à des prix compétitifs ont directement contribué à la chute de compétitivité industrielle dans l’Union européenne, la dégradation du niveau de vie et l’amorce d’une véritable désindustrialisation de l’Union. Désormais, Bruxelles tente de résoudre ses problèmes économiques en injectant des crédits dans l’industrie et en passant des commandes au complexe militaro-industriel européen. Pour justifier cette militarisation d’un projet d’intégration européenne autrefois pacifique, le mythe d’une « menace russe » et d’une « agression imminente » de Moscou est soigneusement entretenu et amplifié. Ainsi, le « parti de la guerre » européen mise délibérément sur une escalade de la confrontation avec la Russie.

Sergueï Lavrov a considéré qu’Emmanuel Macron « déborde de haine contre les Russes ». Que voulait-il dire par là ? Et comment jugez-vous son projet d’envoi de troupes sur le sol ukrainien dans le cadre de l’application du plan de paix ?

Emmanuel Macron se présente comme l’une des figures de proue des élites néolibérales qui ont érigé la russophobie en fondement idéologique de leur politique étrangère. Ces personnalités ne se contentent pas de vilipender la Russie, mais attisent également de manière hystérique le mythe d’une « menace russe existentielle » – pour reprendre les termes mêmes d’Emmanuel Macron – pour leurs pays et pour l’ensemble du continent. Nous y voyons une tentative de détourner l’attention de leurs populations de leurs propres échecs socio-économiques, de consolider leur position intérieure fragile et de justifier l’augmentation brutale des dépenses militaires. Nous n’excluons pas non plus que ce remodelage de la conscience collective vise à préparer un nouveau cycle d’escalade dans la confrontation avec la Fédération de Russie.

Le « parti de la guerre » européen, dont la France joue aujourd’hui un rôle moteur, est imprégné d’une haine viscérale envers la Russie. Nous avons maintes fois réagi aux appels émanant de Paris et d’autres capitales occidentales en faveur de l’envoi en Ukraine de contingents militaires européens, déguisés tantôt en « forces de maintien de la paix », tantôt en prétendues « forces de dissuasion ». Nous considérons ces plans comme irresponsables et porteurs des conséquences les plus graves. Personne ne doit nourrir d’illusions : non seulement cela ne contribuerait en rien au règlement de la crise ukrainienne, mais cela risquerait fort de déboucher sur un affrontement militaire direct entre la Russie et l’Otan. Nous espérons que les Français mesurent pleinement les dangers d’une telle aventure.

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