
Cinq ans après l’agression qui avait suscité une onde de choc jusqu’à l’Élysée, quatre policiers seront jugés pour les violences commises contre le producteur de musique Michel Zecler. Les juges d’instruction ont ordonné vendredi leur renvoi en procès, tout en écartant le caractère raciste des faits, faute de preuves suffisantes. Trois des agents, âgés de 28, 36 et 48 ans, comparaîtront devant la cour criminelle départementale de Paris.
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Ils sont poursuivis pour violences volontaires avec arme, en réunion, par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 45 jours. Le tendon du biceps gauche de la victime avait notamment été rompu. À ces charges s’ajoute celle de faux en écriture publique.
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Dans leur ordonnance, dont l’AFP a eu connaissance, les magistrats notent que les violences ont été « dans une très large mesure passées sous silence » dans le procès-verbal, dans le but manifeste de « travestir la réalité ». Un quatrième fonctionnaire, âgé de 40 ans, sera quant à lui jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir lancé une grenade lacrymogène contre Michel Zecler et plusieurs jeunes hommes présents ce soir-là dans le studio d’enregistrement.
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Les faits remontent au 21 novembre 2020. Ce soir-là, Michel Zecler est violemment frappé dans son studio parisien lors d’un contrôle motivé par l’absence de port du masque et une supposée « forte odeur de cannabis ». Les coups, qui ont duré quatre minutes, « n’étaient pas nécessaires et s’inscrivaient dans le cadre d’une action illégitime », ont estimé les juges. Ils relèvent que le producteur n’a opposé qu’une « résistance passive », qui ne saurait justifier « l’avalanche de coups » infligée.
L’enquête initialement ouverte contre Michel Zecler pour « violences » et « rébellion » avait été rapidement classée, après la diffusion par le journaliste David Perrotin, cinq jours plus tard, d’images de vidéosurveillance contredisant la version policière. « Des images qui nous font honte », avait alors réagi Emmanuel Macron, qualifiant l’agression d’« inacceptable ».
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Le caractère raciste des violences, évoqué depuis le début de l’affaire par Michel Zecler, n’a finalement pas été retenu. Ce dernier affirmait que l’un des policiers l’avait traité de « sale nègre », et qu’un autre avait tenu des propos à connotation raciste. Le parquet avait demandé que cette circonstance aggravante soit prise en compte, mais les juges l’ont écartée, expliquant que les preuves ne répondaient pas « aux standards applicables à la matière pénale ».
Pour rappel, deux des policiers avaient été incarcérés un mois après leur mise en examen, une mesure rarissime dans ce type d’affaire. Quelques jours après les faits, Emmanuel Macron avait évoqué l’existence de « contrôles au faciès » et de « violences » au sein de la police, suscitant la colère de plusieurs syndicats.
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