Les Eurockéennes de Belfort devraient se tenir sans Freeze Corleone. « Victoire », s’est réjoui le député RN Guillaume Bigot ce vendredi 27 juin, après plusieurs jours de bataille pour faire annuler la venue du rappeur controversé. À une semaine du festival, l’élu lepéniste souligne que, « sans son intervention », l’artiste aurait pu librement « bafouer la mémoire des combattants et des 6,5 millions de juifs tués pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que des 86 victimes de l’attentat de Nice ».
De son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, le jeune homme est en effet tristement connu pour ses paroles antisémites et faisant l’apologie du terrorisme : « Rien à foutre de la Shoah », « déterminé comme Adolf dans les années 30 » ou encore « j’arrive dans le rap comme un camion qui bombarde à fond » (en référence à l’attaque du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais, à Nice).
Programmée à la dernière minute pour un concert prévu dimanche 6 juillet à 19h sur la scène de la plage, sa prestation devrait finalement être interdite par le préfet du Territoire de Belfort, Alain Charrier, après que Guillaume Bigot a lancé l’alerte.
Saisie mardi par le député RN, la préfecture a engagé une procédure administrative contradictoire contre Freeze Corleone. L’artiste et ses équipes de production ont jusqu’à dimanche pour faire valoir leurs arguments de défense. À l’issue de ce délai, une décision sera prise de faire annuler ou non le concert.
« Ce qui est drôle, c’est qu’une fois que le préfet a annoncé son intention de demander l’annulation de la venue, là, il y a eu un changement de braquet intégral du maire LR de Belfort et du conseil départemental », remarque Guillaume Bigot, qui explique que, dans un premier temps, l’un comme l’autre ont renvoyé la responsabilité aux organisateurs de l’événement.
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« Je rappelle que le festival des Eurockéennes est pourtant largement subventionné par la mairie de Belfort, par le Grand Belfort, la communauté de communes, mais surtout le département », insiste auprès du JDD le parlementaire RN.
« Des propos complotistes, ouvertement antisémites »
Si le député accuse notamment l’édile Damien Meslot, de « s’approprier ce résultat, alors qu’il s’en lavait les mains la veille », il salue certains membres du Conseil départemental, « quelle que soit leur étiquette », qui ont voté « à l’unanimité pour un “réajustement de la programmation du festival” ». Des élus « de la gauche républicaine ont fait preuve de courage malgré nos divergences politiques », applaudit-il, reconnaissant.
Ce n’est pas la première fois qu’un concert du rappeur est annulé. En février 2024, le tribunal administratif de Lille avait contesté sa venue, lui reprochant de tenir « des propos complotistes, ouvertement antisémites et empreints d’une admiration pour la personne d’Adolf Hitler et le IIIe Reich » ainsi que des paroles « faisant l’apologie du terrorisme qui font référence à l’attentat de Nice ».
Même scénario à Nantes, où l’artiste devait se produire quelques semaines après. En 2020, Freeze Corleone a déjà fait l’objet d’une enquête, classée sans suite, pour « provocation à la haine raciale ». Son label Universal Music avait dans la foulée annoncé la fin de leur collaboration.
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