
«Toutes les hypothèses sur l’origine du Covid restent sur la table », a déclaré le chef de l’OMS vendredi, soulignant que la Chine, où les premiers cas avaient été signalés, n’avait pas fourni toutes les informations à l’organisation. « Nous continuons à demander à la Chine et à tout autre pays disposant d’informations sur l’origine du Covid-19 de les partager ouvertement », a poursuivi Tedros Adhanom Ghebreyesus, après la présentation d’un rapport d’experts à l’AFP.
Publicité
Deux scénarios principaux sont encore débattus à ce jour : celui d’une origine naturelle du virus, par transmission à l’homme via un animal sauvage, et celui d’un accident survenu dans un laboratoire de virologie. Longtemps marginalisée, cette seconde hypothèse revient avec insistance dans les débats.
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
À Wuhan, où se situe un laboratoire spécialisé dans l’étude des coronavirus, des recherches sur des virus proches du SARS-CoV-2 étaient menées depuis plusieurs années. À l’époque, certains projets internationaux prévoyaient de modifier expérimentalement ces agents pathogènes afin d’étudier leur virulence.
Des éléments techniques troublants observés dans la structure du SARS-CoV-2, comme un site particulier dit « furine », ont conduit certains virologues à considérer qu’une manipulation accidentelle n’était pas à exclure, rappelait dans nos colonnes le docteur Martine Perez en mai dernier.
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Aucun animal porteur du virus n’ayant été identifié
Si la thèse d’une origine naturelle reste soutenue par les autorités chinoises, elle s’appuie sur des bases de plus en plus fragiles, aucun animal porteur du virus n’ayant été identifié, malgré des dizaines de milliers de prélèvements réalisés dans la faune domestique et sauvage. Par ailleurs, les premières souches humaines du virus étaient très homogènes, ce qui n’est pas habituel dans le cas d’une zoonose classique, où une plus grande diversité génétique est généralement observée au début de la transmission humaine.
Plusieurs institutions, comme l’Académie nationale de médecine, le Congrès américain ou encore les services de renseignement de divers pays, ont publié ces derniers mois des rapports qui, sans trancher de façon définitive, apportent des arguments scientifiques et techniques favorables à la piste d’un incident de laboratoire. Pékin a de son côté toujours refusé de dévoilés ses données. Et bien que 4 années se soit écoulées des chercheurs insistent sur l’importance de connaître l’origine de la pandémie, ne serait-ce que pour renforcer la sécurité biologique.
Si la vérité n’est pas encore établie, le dossier reste sensible et hautement politique. L’appel réitéré de l’OMS à une coopération internationale pleine et entière rappelle que, pour de nombreux experts, l’enjeu dépasse la seule connaissance scientifique : il engage la responsabilité collective face aux pandémies à venir.
Source : Lire Plus





