
L’État de Floride, sous l’impulsion du républicain DeSantis, a lancé la construction d’un centre de rétention pour migrants en procédure d’expulsion, installé sur une piste d’atterrissage désaffectée au cœur du parc national des Everglades. Surnommé cyniquement « l’Alcatraz des alligators », ce camp pourra accueillir jusqu’à 5 000 personnes dans des conditions précaires.
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Le choix du lieu n’est pas anodin. Entouré de marécages infestés d’alligators, de pythons et de moustiques, cet environnement sauvage et quasi inaccessible est considéré par James Uthmeier, procureur général de Floride, comme une « barrière naturelle » garantissant la sécurité du site. « Si quelqu’un s’échappe, il aura beaucoup d’alligators à affronter », a-t-il déclaré sur X.
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Ce centre, qui doit ouvrir dès juillet, sera composé principalement de tentes et de caravanes, équipées de toilettes portables et de générateurs. L’État promet une installation rapide, dans un délai de 30 à 60 jours, pour accueillir dans un premier temps 1 000 migrants, avant d’atteindre la capacité maximale. Selon The Washington Post, le coût annuel de fonctionnement est estimé à 450 millions de dollars, avec la possibilité pour la Floride de demander un financement au gouvernement fédéral.
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Qui porte ce projet ?
Ce projet, qui s’inscrit dans la continuité directe de la politique migratoire prônée par Donald Trump, est activement soutenu par Ron DeSantis. Présentée comme une solution « efficace et peu coûteuse » à l’immigration clandestine, cette installation illustre une stratégie de dissuasion radicale portée par les autorités républicaines.
Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, a d’ailleurs salué cette initiative comme un « modèle rentable et innovant », renforçant la capacité d’accueil des migrants en situation irrégulière.
À la croisée d’une politique migratoire dure et d’un théâtre politique à l’américaine, ce projet cristallise les tensions entre volonté sécuritaire et respect des droits fondamentaux. Qualifié par Alex Howard, ancien cadre de l’administration Biden, de « petit Guantánamo », il symbolise une stratégie de plus en plus intransigeante à l’égard des migrants dans un État emblématique du virage conservateur des Républicains.
Un projet critiqué
Les ONG de défense des droits humains réagissent vivement. Nayna Gupta, du Conseil américain de l’immigration, dénonce sur BlueSky un « spectacle d’horreur absolu » et pointe le manque de surveillance, ainsi que des conditions d’hébergement inadaptées à la chaleur étouffante de la Floride.
Mark Fleming, du National Immigrant Justice Center, parle d’un « mépris insensible » envers la santé et la sécurité des migrants. Par ailleurs, l’American Civil Liberties Union (ACLU) met en garde contre les difficultés accrues d’accès à la justice pour les détenus, isolés dans cette zone reculée.
Tout sera « temporaire »
Sur le plan écologique, l’association Les Amis des Everglades alerte sur un « risque inacceptable » pour un écosystème unique abritant plus de 2 000 espèces animales et végétales. Malgré ces critiques, Ron DeSantis minimise l’impact, assurant que tout sera « temporaire » et que l’aérodrome a déjà été utilisé à plusieurs reprises.
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