
Pendant que le président voyage, le pays souffre. Tandis qu’Emmanuel Macron multiplie les initiatives diplomatiques tous azimuts, les Français sont à la peine, tant sur le plan financier que moral. L’affaiblissement de nos institutions, sapées par l’absence de cap et de vision, l’hypertrophie administrative qui a fini par tout absorber sur son passage et l’incapacité du gouvernement à impulser la moindre réforme au vu de l’état du Parlement, sont autant de condamnations à l’immobilisme et donc à la mort lente.
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Alors que la natalité est en chute libre, nous assistons médusés au spectacle du « conclave » sur les retraites avec un Premier ministre qui semble vouloir rejouer le rôle de Sisyphe pour obtenir un accord des partenaires sociaux. François Bayrou se cramponne, mais le rocher finit toujours par revenir au pied de la montagne. La clé de nos problèmes, outre le fait que la réforme de 2023 est déjà inefficace pour combler le déficit, réside dans la disproportion entre le nombre de travailleurs actifs et celui des retraités. Et cela ne va pas s’arranger. Les chiffres de la démographie sont implacables : en 2024 la fécondité a atteint son point le plus bas avec 1,62 enfant par femme selon l’Insee, ce qui représente une chute de 21,5 % des naissances depuis 2012. Mais que s’est-il passé cette année-là ? François Hollande, bien sûr, et la destruction assumée de la politique familiale à la française qui permettait à notre pays de se maintenir à flot bon an, mal an depuis les années 1970.
En 2024, la fécondité a atteint son point le plus bas avec 1,62 enfant par femme
Avant le dynamiteur Hollande, notons le coup de canif donné dans le contrat séculaire qui liait les Français à l’État pour assurer le renouvellement des générations, par Alain Juppé qui annonce en 1995 l’imposition des allocations familiales. Puis, autre clou dans le berceau avec Lionel Jospin qui décide, en 1998, de les mettre sous conditions de ressource, avant de faire marche arrière neuf mois plus tard. Jusqu’au dynamitage final de François Hollande qui met fin à l’universalité des allocations familiales et qui baisse drastiquement le plafonnement du quotient familial. Conséquence : les parents n’arrivent plus à se projeter dans l’avenir, eux qui savent que le temps passé pour élever un enfant se compte en décennies.
La natalité s’effondre sans discontinuer dans une chute abyssale lorsque l’on regarde les courbes. Les Français se méfient, lassés des volte-faces d’un État inconséquent qui donne des coups de rabot au mauvais endroit en raison de ses déficits chroniques, et sont surtout frappés de plein fouet par une crise sans précédent du logement, condition indispensable pour agrandir la famille. Il est aujourd’hui très difficile pour les classes moyennes d’accéder à la propriété, la seule alternative étant la location ou le logement social, réservé aux classes les plus modestes. Les politiques publiques de long terme ont oublié le poids de la démographie dans l’équilibre des comptes publics et rien n’a été fait sous les deux quinquennats Macron qui puisse endiguer ce phénomène.
Les futures générations vont le payer au prix fort, sauf si une politique familiale claire se dessine, avec un retour à l’universalité des aides et un engagement sur le long terme, seule solution pour retrouver une forme de solidarité intergénérationnelle.
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